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3 questions à...
JEREMY MAMET SUPERINTENDANT DES
BERTRAND D'UNIENVILLE PAYSAGISTE
GOLFS DE LA RÉSERVE ET DE L'HÉRITAGE
RESPONSABLE DU PROJET
GOLF CLUB.
Pouvez-vous détailler cet esprit links de la
Réserve ?
L'idée des architectes est d'offrir cette atmosphère
de links en minimisant la plantation d'arbres sur
le parcours. La volonté est vraiment d'offrir une
vue dégagée sur la nature environnante depuis la
totalité des endroits du tracé. Et puis les ondulations
naturelles importantes du terrain vont participer à
cette ambiance. Les fairways, les greens, les zones
entre les trous épouseront ces courbes marquées. Le
vent sera aussi un facteur décisif à maîtriser. D'où cet
esprit links affirmé, même si le parcours ne sera pas
un links à proprement parler, bien sûr.
Quelle sera l’originalité de ce tracé ?
La grande majorité de ses trous se joueront en
descente. Le premier trou partira du point le plus
haut du domaine et le parcours s'achèvera près de
200m plus bas. Il y aura jusqu'à 10 départs différents
sur certains trous pour permettre de moduler encore
un peu plus l'expérience et la rendre intéressante quel
que soit son niveau.
Quel sera le trou signature de la Réserve ?
Peter Matkovich n'aime pas ce concept de trou
signature. Il cherche vraiment à créer 18 trous
distincts qui ont chacun leur propre caractère. Je
pense que les quatre premiers trous qui évolueront
très haut sur le domaine risquent de laisser de sacrés
souvenirs. Mais même du club-house tout en bas, les
vues seront tellement majestueuses…
HERITAGE RESORTS STORIES |
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« UNE OPPORTUNITÉ DE CÉLÉBRER LE
PAYSAGE MAURICIEN »
Le terrain qui accueille le futur parcours
était-il propice d'un point de vue paysager ?
Oui, car on est vraiment sur les derniers contreforts
des collines qui tombent vers la mer. C'est un terrain
qui offre traditionnellement beaucoup de graminées.
Pour les prairies, nous avons sélectionné cinq
variétés principales, soit endémiques soit indigènes,
auxquelles s’ajouteront naturellement d'autres
espèces au fil du temps. Ce mix va s'enrichir et l'idée
est de le guider en préservant les espèces locales.
Y a-t-il une graminée qui a retenu votre
attention ?
La Digiteria Didactyla, qu'on appelle aussi le
Queensland Blue Couch, car elle a une histoire très
particulière. Cette graminée venant des Mascareignes,
qui fera partie du mix global qu'on va utiliser, a été
introduite par accident à Sydney à la fin du 19e siècle.
En 1925, on commence à mentionner qu’elle est
utilisée pour les pelouses des jardins botaniques et
celles du gouverneur. Plus tard, le Royal Queensland
golf club l’utilise pour son gazon principal.
Si vous deviez résumer le projet paysager du
golf de la Réserve, que souligneriez-vous ?
Je dirais avant tout que l'idée n'est pas de copier
une nature qui a disparu, mais d’utiliser de manière
paysagère assumée les espèces existantes qui
conviennent et qui sont en cohérence avec le milieu.
Ce golf est une belle opportunité de célébrer le
paysage mauricien.