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Kass contour
à Chamarel
NOUS AVONS PRIS DE LA HAUTEUR ET NOUS AVONS VU MAURICE DU CIEL – OU
PRESQUE. SUR LES VERSANTS VERDOYANTS DES SOMMETS DE CHAMAREL, NOUS AVONS
REDÉCOUVERT CETTE ÎLE QUE NOUS AIMONS TANT : SES HABITANTS CHALEUREUX, SA
NOURRITURE CRÉOLE, SON RYTHME DE VIE PAISIBLE. SUIVEZ-NOUS.
Notre aventure commence par une montée
à pic après la petite église de Case Noyale.
Premier arrêt : le restaurant Le Chamarel
pour ses vues surprenantes sur Le Morne
et son lagon sur lequel sont posées l’île aux
Bénitiers et ses voisines.
Sur la route menant vers le cœur du village,
nous sommes charmés par les immenses bois
noirs à l’écorce blanche, une cocoteraie aux
allures tropicales, un cours d’eau béni par
des statuettes de dieux hindous… À l’image
de Maurice, Chamarel est un microcosme
multiculturel, coloré, harmonieux.
Tout à coup, la tranquillité du village est
perturbée par la mélodie très ‘80s de Voyage
Voyage. La curiosité l’emporte. Nous nous
retrouvons ainsi chez Fia et Ajay, un couple
d’agriculteurs dont le quotidien est rythmé
par la radio et le bêlement des cabris
(chèvres). Leur jolie maison en taule est
entourée de champs de légumes et de fleurs :
chrysanthèmes, immortelles, oiseaux du
paradis… Plus loin se dressent des manguiers,
des bananiers et d’autres arbres fruitiers
offrant de l’ombre aux lapins et aux poules.
La rivière étroite qui traverse le terrain fournit
à Fia et Ajay l’eau nécessaire à l’arrosage… et
des écrevisses pour les repas festifs !
La dégustation des grenadines juteuses et
acidulées de Fia nous ouvre l’appétit. Nous
choisissons l’incontournable Palais de
Barbizon pour un déjeuner aux couleurs
locales : poissons aux haricots noirs,
calebasse, chutney de bananes vertes du
jardin, brèdes songes et giraumon au poisson
salé. Une spécialité similaire est servie au
restaurant Le Chamarel – la fameuse Tab
Diri – que nous nous réservons pour une
prochaine virée.
The Seven-Coloured Earth.
Les Terre des Sept Couleurs.
HERITAGE RESORTS STORIES |
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Une marche s’impose et nous mettons le
cap sur la Terre des Sept Couleurs. Si celle-ci
est plutôt belle, c’est surtout la cascade de
Chamarel, la plus haute de l’île, et le jardin
endémique qu’il faut voir. Nous en profitons
pour goûter au café de Chamarel, un arabica
fruité dont une partie est cultivée et torréfiée
sur place.
Claude Lecordier, un rastafari chamarellois,
nous accorde ensuite une interview à
l’ombre d’un palmier. Si nous avons voulu
le rencontrer, c’est parce que Chamarel est
un lieu important pour la culture rastafari
à Maurice. C’est là que l’Association
socioculturelle rastafari (ASCR), en accord
avec Case Noyale Ltee, a construit le Nyabingi
Tabernacle – un lieu de culte pour les
adeptes du mouvement. Claude est souriant,
sympathique, bavard. Fier de son héritage,
il vante les bienfaits d’une vie menée dans le
respect du bien-être écologique. « 95 % des
gens passent leur temps à courir, mais j’ai
choisi de ne pas m’inscrire dans ce système
pour rester proche de la nature », dit-il.
Quand il n’est pas occupé à prendre soin
des jardins près de chez lui, Claude cultive
du maïs bio. En toute honnêteté, nous lui
envions cette vie sereine sous le soleil de
Chamarel.