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Malcolm,
prophète du tourisme
SI NOMBREUX SONT CEUX QUI
CONNAISSENT SES PEINTURES
COLORÉES, SON ŒUVRE
LITTÉRAIRE, ELLE, RESTE ASSEZ
MÉCONNUE. POURTANT, C’EST
AU FIL DE SES ÉCRITS QU’ON
ÉLUCIDE PEU À PEU LE MYSTÈRE DE
CHAZAL ET QU’ON DÉCOUVRE SA
PASSION POUR SON ÎLE AINSI QUE
SA VISION AVANT-GARDISTE DU
TOURISME. DÉCOUVERTE.
Qui est Malcolm de Chazal ?
Entre passion et désamour
Cette question pourtant
simple se révèle complexe
alors qu’on essaye de définir
ce personnage au chapeau
de feutre et aux épaisses
lunettes noires. Scientifique
de formation, mystique,
glorificateur du mythe de la
Lémurie, peintre, agitateur,
provocateur… on pourrait dire
qu’il a été tout cela au cours
d’une seule et même existence,
mais aussi poète et porteparole de la vie. La poésie qui
semble avoir été pour lui un
véritable art de dire, de voir,
de ressentir.
Malcolm de Chazal porte un
regard sévère sur la société
mauricienne. Il mentionne
dans Petrusmok un enfer
tropical, une mentalité lente
et indifférente... Et pourtant,
il témoigne d’une véritable
adoration pour son pays,
qu’il n’a plus quittée après
Bâton Rouge et qu’il ne cesse
de glorifier. « A l’autre bout
du monde, il existe une île
enchantée, toute verte avec
des montagnes mauves, au
sein d’une mer bleue, tapissée
de lagunes d’émeraude. Cette
île est comme un grand joyau
donné aux hommes » (Les
Contes de Morne Plage,
2012, p. 9).
Après des études à
l’université de Bâton Rouge
en Louisiane pour devenir
ingénieur sucrier, Malcolm
de Chazal a vite délaissé les
plantations pour devenir
fonctionnaire du service des
télécommunications. Il fait
ses débuts littéraires avec
plusieurs essais économiques
pour passer ensuite à l’écriture
de pensées incisives et drôles.
Sa longue bibliographie inclut
des titres phares tels que
Sens-Plastique, Petrusmok
ou encore Sens Unique
ainsi que de nombreux
articles parus dans la presse
mauricienne. Ce n’est qu’en
1958, à 56 ans, qu’il opte pour
la peinture comme médium
d’expression.
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L’homme de lettres paraît, en
effet, plus sensible à ce qui
a trait à la Nature qu’aux
mondanités de ce bas monde.
Il s’épanche également,
dans divers articles, sur son
amour pour la capitale.
On pourrait même croire
qu’il a rêvé le récent festival
d’art contemporain PORLWI
lorsqu’il écrit « Port-Louis, ville
des poètes ! Port-Louis, mon
miracle ! Écrivains, peintres,
musiciens, venez goûter la vie
dans ce temple de l’alchimie »
(Malcolm de Chazal Comment devenir un génie ?,
1961, p. 218).
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