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que pour ses débauches, sa goinfrerie et son ivrognerie. Il séjourna à Rome en 1633, dans la suite du maréchal de
Créquy, parti négocier auprès du pape Urbain VIII le mariage secret de Gaston d’Orléans (frère de Louis XIII) et
de Marguerite de Lorraine. Saint-Amant ne goûta guère la Ville éternelle : 昀椀n observateur, il critiqua à plaisir dans
son poème les monuments et fontaines de la ville, déplora la cruauté et l’exubérance des mœurs italiennes, ainsi que
l’âpreté générale au gain. Tour à tour, ce sont les matrones trop prudes et les maris jaloux qui sont moqués, alors que
la vie du petit peuple dans les rues animées de Rome est décrite avec couleurs, tandis que le poète maugrée sur la piètre
qualité de la nourriture, des boissons ou des logis. Burlesque, écrit au vitriol et parfois fort cru, ce poème-pamphlet
parut sans nom d’auteur et sans privilège du roi. L’œuvre fut interdite dès sa parution et son premier imprimeur,
emprisonné ; elle circula dès lors sous le manteau. Exemple d’un dizain (LIX) : «Que vois-je là dans ce carrosse ?
Quoi, moine, vous venez ici ? Et quoi, vous saluez aussi Ces chiennes qu’il faut que je rosse ? Ha ! c’est trop, vous
en abusez, Nous sommes tout scandalisés De vos œillades libertines. Retirez-vous, pères en Dieu, Ni les vêpres, ni
les matines Ne se chantent point en ce lieu».
7 • [CATHERINE DE MÉDICIS] - Discours merveilleux de la vie, actions & déportements de Catherine
de Médicis Royne Mère ; déclarant tous les moyens qu’elle a tenus pour usurper le Gouvernement du Royaume
de France & ruiner l’estat d’iceluy. s.l., S.e. [Selon la copie imprimée à Paris], 1649 ; in-12, 201 pp.,
plein parchemin de l’époque, dos lisse avec titre manuscrit partiellement e昀昀acé (le corps du livre
dépasse légèrement de la reliure en pied).
200 €
Nouvelle édition de ce texte publié pour la première fois en 1575, au lendemain du massacre de la Saint-Barthélemy.
Il a été attribué à Henri Estienne par Barbier, qui proposait également les noms de Théodore de Bèze ou de Jean
de Serres ; il apparaît que ces 3 assertions sont douteuses. Le Discours merveilleux de la vie (…), texte polémique,
o昀昀re un célèbre portrait de la reine mère, «légende qui naît entre les rumeurs de l’histoire et les ragots de la 昀椀ction,
reine noire dont l’apologie tient aujourd’hui encore du paradoxe. Le Discours merveilleux rassemble tous les jugements contre l’étrangère malé昀椀que, une “horrible furie”, une mère dénaturée, une reine tyrannique experte dans l’art
du double-jeu. Il illustre par là-même les audaces des pamphlétaires de la seconde moitié du XVIe siècle» (Nicole
Cazauran, préface à une réédition critique). Ex-libris du marquis de Vaulserre, avec la devise «Nil Nisi Virtute».
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