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122 • [HUGO (Adèle, née Foucher)] - Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie. Tome I : 18021819. Tome II : 1819-1841. Paris, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1863 ; 2 volumes in-8, 421
+ 487 pp., demi-basane rouge à coins de l’époque, dos ornés à nerfs (légèrement gauchis). Les 2
volumes
.
900 €
Vicaire IV, 466. Clouzot 155. Édition originale, comportant un envoi autographe signé d’Adèle Hugo à Augustine
Allix. Le récit parut anonymement, mais il fut rapidement de notoriété publique qu’il avait été écrit par Adèle Hugo,
l’épouse de l’écrivain, en collaboration avec Auguste Vacquerie. Adèle conçut son projet dès le début de l’exil, en
1852, et écrivit son texte sous forme de brouillons plusieurs fois remaniés, composé à partir de sources multiples :
mémoires de son beau-père, de son propre père, carnets de sa belle-mère, correspondance familiale, documents o昀케ciels, et surtout souvenirs de son mari recueillis pendant les longues soirées d’exil, sous forme de conversations prises
en note. Très intéressante provenance : c’est à Jersey, puis à Guernesey, qu’Augustine Allix fréquenta la famille
Hugo, et devint, avec ses frères, une intime de la famille exilée : «Abandonnant une carrière qui s’annonçait prometteuse, Augustine vint à Jersey pour aider 昀椀nancièrement son frère Émile en donnant aux habitants de l’île des cours
de chant, comme l’explique Adèle Foucher, épouse de Victor Hugo, à sa sœur Julie Foucher, dans une lettre de 1852
datée de Saint-Hélier : « chère petite sœur, nous avons organisé des concerts qui ont eu d’étonnants succès. Voici
comment. Mlle Allix, sœur d’un proscrit, est venue vivre avec son frère, pour partager son exil et lui gagner son pain.
Cette demoiselle a une fort belle voix, une excellente méthode. C’est une des meilleures élèves de Del Sarte. Il s’est agi
de la faire connaître ; le meilleur moyen était de la faire entendre aux bons Jersiais. On a risqué. La plus belle salle
de l’île a été louée, les programmes lancés. (…) Mais, Dieu aidant, il y a eu foule à ce concert, et foule sans patronage, ce qui n’était jamais arrivé dans l’île. Mlle Allix a chanté de façon à plaire in昀椀niment aux Jersiais. Son succès
lui a tout de suite procuré des élèves, ce que nous voulions » (Maitron, dictionnaire biographique). Quelques rousseurs, une petite mouillure claire dans la marge supérieure du tome II sans atteinte au texte, mais bon exemplaire.
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