Cata 34 fini - Flipbook - Page 39
70 • ROUSSEAU (Jean-Jacques) - La nouvelle Héloïse, ou
lettres de deux amans, habitans d’une petite Ville au pied des Alpes.
Londres, s.e., 1781 ; 7 tomes reliés en 3 volumes petit in-8
(178 x 115 mm), LXIII + 144 pp. + 2 昀昀.n.ch. + 211 pp.
+ 2 昀昀.n.ch. + 256 pp. + 2 昀昀.n.ch. + 199 pp. + 2 昀昀.n.ch. +
273 pp. + 2 昀昀.n.ch. + 248 pp. + 2 昀昀.n.ch. + 264 pp., maroquin rouge, dos ornés à nerfs, date et lieu d’impression
estampés en pieds, triple 昀椀let d’encadrement sur les plats,
double 昀椀let sur les coupes, roulettes intérieures, double
gardes de papier marbré, tranches dorées sur marbrure
(reliure signée Thierry, susccesseur de Petit-Simier). Les 3
volumes.
1200 €
Cohen & De Ricci, 906. Corroënne p. 108. Fontaine, «Cazin,
l’éponyme galvaudé», p. 202. Un des rares exemplaires tirés en
grand papier in-8, illustré d’un frontispice et de 11 昀椀gures dessinés
par Moreau et gravés par Delvaux. Édition longtemps attribuée à
l’éditeur Cazin, mais que Fontaine, dans son étude parue en 2012,
classe dans les «faux Cazin». Le papier des feuillets de texte est
légèrement bleuté ; le papier des planches est un vergé fort. Ex-libris
de M. Kergorlay. Quelques rousseurs, essentiellement situées dans les
marges des feuillets de planches, mais très bel exemplaire, bien établi
par Thierry.
71 • VILLETTE (Charles, Marquis de) - Œuvres du
Marquis de Villette. Londres (Paris), s.e., 1784 ; in-12, VIII
pp. + 1 f.n.ch. + 270 pp., maroquin vert de l’époque, dos
lisse à faux nerfs, pièce de titre rouge, triple 昀椀let d’encadrement et 昀氀eurons d’angles sur les plats, 昀椀let sur les
coupes, roulette intérieure, tranches dorées (in昀椀mes traces
d’usage aux coins et à la coi昀昀e inférieure).
900 €
Cioranescu 6351. Édition originale collective, comprenant des discours historiques, des poésies diverses, des «pensées nocturnes» mais
surtout une importante correspondance, dont treize lettres de Voltaire
à Villette. On joint deux lettres autographes de Villette (4 pages in-4 et une 1/2 page, vers 1760). La plus longue
des deux est adressée au marquis de Paulmy d’Argenson, qui fut
secrétaire d’État à la Guerre en 1757 après la disgrâce de son oncle
et gouverneur de l’Arsenal en 1771. D’un caractère enjoué et frondeur, Villette écrit avec beaucoup d’esprit et se plaint en particulier
de l’ennui de manger seul, comme le pape. «(…) mais moi pauvre
liliput, qui me suis toujours ajusté le matin pour exister le soir, qui ne
puis pas me vanter d’avoir digéré jamais bien parfaitement, j’aime à
considérer la belle nature… je voudrais un causeur avec lequel on put
digérer doucement, les pieds sur les chevets… au lieu de cela, je me
fais lire Robinson Crusoé…». Il transcrit ensuite une pièce de vers à
l’intention de son correspondant, qu’il aime et qu’il honore, comme
«un des plus aimables hommes qui soyent en France». La plus courte
des deux lettres, probablement rédigée juste avant son emprisonnement, dit ceci : «Je pars dans l’instant malgré moi pour Strasbourg.
Je me recommande à vous sur terre comme un dévot se recommande
à Dieu qui est au ciel, je vous baise mille fois les mains, et vous
remercie mille fois plus encore de ce que j’ai vécu, de ce que j’attends,
de vos bontés». Charles de Villette (1736-1793) était o昀케cier, écrivain et conventionnel (Oise) ; il épousa la 昀椀lle adoptive de Voltaire,
Reine Philiberte Rouph de Varicourt, surnommée «Belle et bonne»
par Voltaire, malgré une réputation de débauché, par ses dépenses,
ses amours masculines et ses liaisons avec des femmes à la mode. Il
fut enfermé pendant plusieurs mois, dans la Citadelle de Strasbourg
(ou de la Petite Pierre, les avis divergent). Bel exemplaire des œuvres,
bien relié, de la bibliothèque du bibliophile bordelais Édouard Moura. L’ensemble.
37