Numero 3 Lexmag - Magazine - Page 34
TECH
L'iA dans l'enseignement
" L'IA est un outil
puissant, mais
elle doit rester
au service des
juristes et non se
substituer à eux.
La protection
des libertés individuelles reste
également une
préoccupation
essentielle.
c'est indéniable. Nous assistons déjà à des
changements radicaux dans la manière dont
certaines tâches juridiques sont automatisées.
L’IA générative depuis un an et demi est
venue renforcer encore plus la tendance des
dix dernières années. De nouveaux métiers
émergent à travers ce qu’on appelle aujourd’hui
les legal ops. On comprend aujourd’hui à quel
point l’IA peut aider le travail des juristes dans
leurs recherches, dans la rédaction de textes,
dans l’analyse de la cohérence des décisions
judiciaires… Un processus qui permet non
seulement de gagner du temps, de se concentrer
sur des tâches à plus forte valeur ajoutée comme
on a pris l’habitude de le dire mais aussi,
et surtout, de prendre du recul sur l’évolution
de nos systèmes juridiques qui accompagnent
l’existence des citoyens, des entreprises, des
administrations...
"
est di昀昀érent, notamment parce qu’il privilégie
la règle sur les faits, ce qui pose des questions
spécifiques quant à l’usage des nouvelles
technologies. Cependant, la France a su innover
et se démarquer, notamment grâce à son vivier
d’ingénieurs et à la montée en puissance
des legaltechs.
Cela dit, nous devons rester vigilants. L’IA est un
outil puissant, mais elle doit rester au service des
juristes et non se substituer à eux. La protection
des libertés individuelles reste également une
préoccupation essentielle. Nous devons donc
trouver un équilibre entre l'utilisation de ces
technologies pour rendre le droit plus agile,
plus efficace, tout en respectant les principes
essentiels dans un système démocratique.
Aujourd’hui, nous sommes dans une phase
de consolidation. Les premières innovations
sont derrière nous, et nous nous concentrons
désormais sur la structuration et la viabilité à
long terme des projets développés. Le marché
français reste spécifique, les réticences initiales
se dissipent progressivement et les acteurs du
droit prennent la mesure des bouleversements
à venir et s’y préparent.
Le défi sera de garantir que les outils
technologiques soient utilisés de manière
éthique et respectueuse des droits
fondamentaux. C'est là que la formation joue un
rôle crucial : préparer les juristes à intégrer ces
nouvelles technologies dans leur pratique tout
en restant fidèles à leur mission première.
[S.J] Et donc le droit de demain, comment le
percevez-vous avec l’intelligence arti昀椀cielle ?
[B.D] Le droit de demain sera profondément
transformé par l’intelligence artificielle,
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