Numero 3 Lexmag - Magazine - Page 32
TECH
L'iA dans l'enseignement
start-ups désireuses d’accompagner le marché
du droit ou alors au sein de directions juridiques
d’entreprises innovantes. Ils ont conscience que
le droit évolue et qu'ils doivent être formés aux
nouvelles technologies pour rester compétitifs.
[S.J] Et l’association avec l’Efrei,
comment s’est-elle mise en place ?
[B.D] Dans le cadre de notre stratégie de
développement et d’internationalisation,
notamment pour répondre aux enjeux posés
par les classements comme celui de Shanghai,
il était primordial pour Panthéon-Assas de
s'ouvrir à des partenariats extérieurs avec des
écoles et des institutions dotées d'expertises
complémentaires. L’innovation technologique
ne peut pas être appréhendée de manière isolée ;
il nous fallait croiser nos savoirs avec ceux des
ingénieurs spécialisés dans le numérique.
Le second profil est composé de professionnels
en activité — avocats, notaires, magistrats,
juristes d’entreprises — qui ressentent le besoin
de se former pour ne pas être dépassés par les
évolutions rapides du marché. Pour eux, il s’agit
d’acquérir de nouvelles compétences dans le
cadre de la formation continue, en particulier
sur l’intégration des outils numériques dans leur
pratique quotidienne. Ces professionnels savent
qu’ils ne peuvent plus ignorer la révolution
technologique en cours et cherchent à mieux
comprendre l'impact de l’IA et des algorithmes
dans le domaine juridique.
L’association avec Efrei Paris, école d’ingénieurs
en informatique, s'est imposée naturellement.
Leur expertise en data science et en l'IA complète
parfaitement nos connaissances juridiques.
Cela a permis de créer un programme qui
intègre deux mondes : celui du droit et celui
de la technologie. Aujourd'hui, grâce à cette
collaboration, nos étudiants bénéficient d'une
formation multidisciplinaire qui les prépare
à intervenir dans des environnements où les
frontières entre le droit et la technologie sont de
plus en plus 昀氀oues.
L’objectif de notre programme était donc
initialement de leur fournir une formation
complète et adaptée à leurs besoins respectifs.
Il ne s’agit pas de former des "juristesprogrammeurs", mais de les doter des outils
nécessaires pour utiliser intelligemment ces
technologies dans leur métier, et surtout de leur
o昀昀rir une vision stratégique de l’impact de la
transformation numérique sur le droit.
C’est un véritable avantage compétitif pour eux
dans un marché du travail où la maîtrise des
deux domaines devient un atout essentiel.
[S.J] Le challenge a donc été de rapprocher
deux types de compétences : les ingénieurs
et les étudiants en droit ?
[S.J] Justement, quels sont les pro昀椀ls de ces
étudiants ? Vers quels postes s’orientent-ils une
fois qu’ils ont choisi vos formations ?
[B.D] Exactement. Le défi a été de créer un
pont entre deux univers qui, à première vue,
n’ont pas grand-chose en commun. D’un côté,
nous avons des ingénieurs spécialisés dans
la data science, des experts en intelligence
artificielle, qui travaillent quotidiennement
avec des algorithmes complexes. De l’autre,
nous avons des juristes, formés à des systèmes
de pensée très di昀昀érents, qui manipulent des
concepts légaux plutôt que des lignes de code.
Cette rencontre ne pouvait pas se faire du jour
[B.D] Nous avons identifié deux grands types de
profils parmi nos étudiants. Le premier concerne
des jeunes en formation initiale, généralement
des étudiants en Master, qui cherchent à
comprendre les enjeux de la transformation
numérique dans le domaine juridique. Ils
étaient très attirés par les opportunités o昀昀ertes
par les legaltechs et souhaitent anticiper les
évolutions du marché. Ces étudiants sont
souvent motivés par l’idée de travailler dans des
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