Numero 3 Lexmag - Magazine - Page 23
Bruno Dondero : un parcours entre passion et engagement
" connecté à la réalité
Le droit doit être
par un simple détail. C’est une expérience qui m’a
appris combien il est important d’être 昀氀exible et
de ne pas se laisser déstabiliser, même dans des
moments cruciaux.
quotidienne
[S.J] Vous devez être très attentif aux détails en tant
qu’enseignant désormais. Relisez-vous plusieurs fois
les énoncés que vous donnez aux étudiants ?
"
et c’est à vous de leur transmettre cette
connaissance. Mais ce que j’adore dans le travail
en cabinet, c’est le côté collaboratif. On est
confronté à des questions techniques complexes,
et on les résout ensemble. C’est un aspect presque
magique du travail en équipe. J’écris aussi en
duo ou en trio parfois, ce qui est toujours une
expérience intéressante, car cela permet de
confronter des points de vue di昀昀érents.
C’est quelque chose que l’on pourrait sans doute
développer davantage dans la formation des
étudiants, car cela permet de mieux comprendre
et d’apprendre à se remettre en question.
[B.D] Absolument. Quand on voit des centaines,
voire des milliers d’étudiants présents lors des
examens, on se dit qu’une erreur peut avoir un
impact énorme sur leur performance. En tant
qu’enseignant, il est essentiel de minimiser ces
risques pour éviter de pénaliser les étudiants.
On fait donc très attention à cela.
[S.J] Vous êtes devenu avocat, mais vous auriez pu
choisir d’autres voies juridiques, comme magistrat.
Pourquoi avoir choisi la carrière d’avocat ?
[S.J] Vous avez introduit une approche plus moderne
dans l’enseignement du droit, notamment en liant
des concepts juridiques à des exemples actuels ou
des personnages publics. Via votre blog notamment
(https://brunodondero.com). Est-ce quelque chose
que vous trouvez essentiel ?
[B.D] Lorsque j’ai entamé ma thèse, j’ai passé
l’examen d’avocat en parallèle pour m’ouvrir
plusieurs portes. Aujourd’hui, je suis associé
au cabinet CMS Francis Lefebvre, en charge de
la doctrine juridique. Cela me permet de mêler
l’enseignement, la pratique du droit et l’écriture,
des activités que j’adore. Chaque métier dans le
droit est passionnant à sa manière, que l’on soit
notaire, directeur juridique ou avocat. Le point
commun, c’est l’engagement qu’ils demandent.
Je discute souvent avec des avocats qui me disent
que la passion pour leur métier les consume
parfois. C’est une chance de pouvoir vivre de ce
que l’on aime, mais cela peut aussi devenir
envahissant émotionnellement.
[B.D] Oui, absolument. Le droit n’est pas une
discipline figée. Il vit à travers des exemples
concrets et des situations réelles. J’aime beaucoup
utiliser des cas actuels pour illustrer des concepts.
Prenez par exemple Elon Musk qui décide de
déplacer le siège social de Tesla pour des raisons
juridiques. Cela parle plus aux étudiants que des
exemples trop abstraits. En plus, ils se souviendront
de ces anecdotes, ce qui rend l’enseignement plus
efficace. Le droit doit être connecté à la réalité
quotidienne, et c’est ce que j’essaie de transmettre
à mes étudiants.
[S.J] Vous enseignez également le droit, ce qui
est un travail plus solitaire. Comment parvenez-vous
à concilier cela avec la pratique en cabinet, qui est
plus collaborative ?
[S.J] Quel est votre avis sur le rôle de l’intelligence
arti昀椀cielle dans le domaine du droit ?
[B.D] Enseigner, c’est e昀昀ectivement une activité
plus solitaire. Vous vous retrouvez devant un
groupe qui ne maîtrise pas encore les concepts,
[B.D] Comme toute technologie, l’IA est une
opportunité, mais elle comporte des risques si elle
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