Numero 3 Lexmag - Magazine - Page 15
Les juristes explorateurs à l'assaut du monde
soutenir les organisations de santé dans la mise
en place de politiques publiques favorables
à la santé. Elle travaille sur des projets visant
à améliorer le bien-être général, intégrant
notamment les questions d’habitudes de vie,
loin du cadre strictement curatif. « Ce qui est
fascinant, c’est de voir comment la santé peut
s’intégrer dans des politiques publiques plus
larges », explique-t-elle. Elle a été embauchée
pour ses compétences juridiques, car le droit
est souvent sous-estimé dans ce domaine
au Canada. Laure travaille donc à montrer
combien il est crucial dans les décisions de
santé publique.
et le Canada. Pendant trois ans, elle partage
son temps entre les deux pays, « quatre mois ici,
quatre mois là-bas », ce qui n’est pas toujours
simple, mais elle est déterminée. Sa thèse
vise à combiner les forces des deux systèmes
juridiques, celui du Québec, où la médiation
est bien ancrée, et celui de la France, où les
mécanismes existent, mais restent peu utilisés.
Laure cherche à construire un modèle idéal
de médiation, capable de mieux répondre
aux enjeux relationnels dans les con昀氀its, en
s’appuyant sur les pratiques des deux pays.
Avant de se lancer dans cette thèse, Laure
a également exercé en tant qu’avocate au
Québec. Bien qu’elle n’ait pratiqué qu’un an,
son expérience en cabinet lui a permis de
comprendre de manière pratique les subtilités
du droit canadien. « J’aurais pu continuer, mais
la thèse m’attirait vraiment », confie-t-elle.
Sa passion pour la recherche et la médiation
l’emporte, et elle se consacre pleinement à son
projet doctoral tout en gardant la possibilité
de revenir au barreau si nécessaire ; puisqu’elle
a passé l’examen de déontologie d’avocat en
France, l’équivalence du diplôme d’avocat
du Québec qu’elle avait.
Lorsqu’on lui demande si elle envisagerait de
revenir en France, Laure n’écarte pas l’idée,
mais précise que cela ferait avant tout pour
retrouver ses proches, car elle est installée au
Québec depuis 17 ans. Quant à savoir si le droit
mène à tout, sa réponse est nuancée : « Non,
le droit ne mène pas à tout. On ne devient pas
médecin ou scientifique en faisant du droit. Mais
ce qui est fascinant, c’est que le droit permet
de toucher à tous les domaines. Que ce soit la
santé, les relations humaines ou les politiques
publiques, le droit est présent partout. »
Aujourd’hui, Laure occupe un poste de
conseillère scientifique dans un organisme
de santé publique au Canada. Son rôle est de
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