LMi-MAG23 Sept - Flipbook - Page 19
© DR
PROFIL LINKEDIN
tinyurl.com/linkedin-Germain
mener à bien ce type de bascule, nous avons pu compter
sur de bons collaborateurs et de bons partenaires. Sur ce
point, je suis adepte de la massi昀椀cation et réfractaire au
forfait : je pense que l’on perd plus de temps à discuter
des avenants qu’à être réellement opérationnel. Il faut
qu’une relation de con昀椀ance se crée.
A-t-il été nécessaire de réécrire
ou de créer des connecteurs ?
« Changer la méthode de versement pour le compte
de 170 000 personnes, représentant 60 millions d’euros,
est un véritable challenge », Patrice Germain, DSI de la Cipav.
Le transfert du recouvrement vers l’Urssaf a, quant à lui,
eu lieu le 1er janvier 2023. Certes, cet autre challenge
informatique était moins lourd que le premier, mais il
constituait néanmoins un vrai dé昀椀, car notre équipe DSI
n’était plus composée que de 35 personnes (contre 50).
Il a fallu rendre des arbitrages sur le plan des RH : par
exemple nous avions deux DBA et il était di昀케cile de n’en
garder qu’un seul sans impacter le travail de notre service. Nous avons donc décidé de les transférer à l’Urssaf
et d’externaliser cette fonction.
Ce volet organisationnel a-t-il été mené
en parallèle de l’évolution technique ?
P. G. : Oui, et c’était très important. Il y avait notamment deux adjoints au DSI dans l’organisation, ce qui
a permis à chacun de se concentrer sur un projet. Le
premier s’est occupé de la refonte du « SI prestations »
et l’a menée jusqu’au bout. L’autre s’est davantage focalisé sur la production, sur les sujets de transformation ou encore sur l’adaptation de notre organisation
à la nouvelle infrastructure qui rendait nécessaire une
réorganisation interne (soit le renforcement des équipes,
soit l’externalisation de certains métiers). J’ai rendu les
arbitrages en prenant soin de donner de la visibilité aux
collaborateurs sur notre vision et sur nos objectifs. Dans
une petite DSI, clarté et transparence sont essentielles.
Sur le transfert, le choix du big bang
n’était-il pas audacieux avec du legacy ?
P. G. : J’ai été habitué à porter des projets aux démarrages progressifs, mais le mode « big bang » a des avantages : pas de cohabitation à gérer et donc moins d’interfaces, gain de temps pour la mise en production... Par
ailleurs, comme nous avions séquencé les projets de telle
façon qu’ils étaient tous dépendants du projet précédent,
nous ne pouvions pas nous permettre de retard. Pour
P. G. : Nous utilisions des frameworks tels que Java et
Angular ; même si ce n’était pas les versions les plus à
jour, nous n’avons pas rencontré de di昀케culté de compatibilité, notamment dans la création du SI prestations.
Nous avons travaillé par phase avec des sprints de deux
semaines, puis des sprints d’un mois depuis la mise en
production. Ce rythme était nécessaire pour assurer le
bon déroulement de l’opération : nous gérons des applicatifs de gestion importants ce qui implique de faire des
tests de non-régression. Je suis un fervent partisan de
l’agile même si, depuis quelques années, son décorum a
pris le dessus sur l’esprit de la méthode.
Sur le SI prestations, vous indiquez qu’il est à
l’état de l’art. Qu’est-ce que cela signifie ?
P. G. : Tout est dockerisé. Nous sommes restés sur des
technologies que l’on connaissait bien comme Angular
ou Java, mais avec les dernières versions (21 pour Java et
15 pour Angular), idem sur Oracle avec la version 19 de la
base de données. Dans le même temps, nous avons revu
nos infrastructures en utilisant des outils ultra performants (deux fois huit serveurs hyperconvergés chez Dell,
VXrail au sein de deux datacenters, un historique dans
nos locaux et l’autre externalisé chez Equinix). L’objectif
était de rendre toutes nos infrastructures redondantes
avec deux sites actif/actif. En 2023, nous avons, en昀椀n,
昀椀nalisé des travaux sur la partie redondance du réseau
électrique en cas d’incident majeur.
Etes-vous touchés par les évolutions tarifaires
de VMware après son rachat par Broadcom ?
P. G. : Nous avons contractualisé avec VMware il y a
seulement un an. Nous avons donc quelques années
devant nous. Pour autant, c’est une question qui nous
préoccupe. Nous observons et discutons du sujet avec
nos pairs. Quand nous avons fait le choix de refondre
notre infrastructure, la question du cloud s’est posée.
Je pense qu’il y a un fossé entre la promesse théorique
SUITE
DE L’ENTRETIEN
19