Fragonard - Marguerite Gérard. Une révélation, des propositions. Exposition mars 2025 - Catalogue - Page 137
Conclusion
L
ongtemps associée à
Fragonard, Marguerite Gérard
est désormais reconnue
comme une portraitiste remarquable
et une peintre de genre à part entière,
maniant son pinceau avec grâce et
élégance. Dès les premières années
du 7i7e siècle, ses compositions
intègrent les collections les plus
prestigieuses, notamment celles
de l’impératrice Joséphine, du
cardinal Fesch et de Dominique
Vivant-Denon. Sa célébrité supplante
alors celle de son maître, qui cesse
o,ciellement de peindre dès 1795.
Puisse cette étude contribuer à
une compréhension plus )ne de
l’art de Marguerite Gérard et à
l’enrichissement de son corpus,
dans la continuité des travaux
de Carole Blumenfeld. En effet,
la plupart des œuvres que nous
exposons sont inédites et absentes
du catalogue raisonné de l’artiste
(ill. A, ill. B, ill. C, ill. G), à l’instar
du Valet d’auberge du musée des
Beaux-Arts de Besançon (ill. 7).
Bien que les hésitations des
spécialistes invitent à la prudence,
notamment au sujet de l’attribution
à Fragonard ou à Marguerite Gérard
de notre petit portrait rond (ill. C)
et de celui de la collection Costa
(ill. D), nul doute que les tableaux
présentés ici trouveront leur voie
dans les années à venir. N’oublions
pas que Le Verrou lui-même a suscité
les plus vives controverses lors de
son apparition en 1974, avant d’être
)nalement acquis par le Louvre86.
Aujourd’hui, il est unanimement
reconnu comme un chef-d’œuvre
incontestable et un jalon capital de
l’histoire de la peinture française !
Amélie du Closel
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86. Lors de l’apparition du Verrou en 1974, le président
Valéry Giscard d’Estaing a dû soutenir Pierre Rosenberg
dans sa volonté de faire entrer ce chef-d’œuvre au musée
du Louvre, des voix s’étant élevées pour dire que le
tableau n’était pas de la main de Fragonard. Voir François
Duret-Robert, « L’affaire du Verrou... », Connaissance des
arts, n° 274, décembre 1974, pp. 5-11, et Pierre Rosenberg
et Isabelle Compin, « Quatre nouveaux Fragonard au
Louvre. II », La Revue du Louvre et des musées de France,
nos 4-5, 1974, pp. 263-278.