Fragonard - Marguerite Gérard. Une révélation, des propositions. Exposition mars 2025 - Catalogue - Page 123
dans l’atelier de Fragonard
Les tenues vestimentaires rappellent
également la mode en vigueur
vers 1810. À cette époque, la taille
est encore haute et les décolletés,
souvent rectangulaires, affichent
des lignes plus nettes, ne laissant à
l’épaule qu’une étroite bande d’étoffe
sur laquelle viennent se monter les
manches, soit courtes et ballonnées
(à l’instar de celles de la protagoniste
de notre panneau), soit longues et
ajustées, la partie supérieure parfois
recouverte d’un petit mancheron
ballonné (comme pour la !gure à
l’arrière-plan)68. Les traînes sont
68. Madeleine Delpierre, Le Costume. Consulat, Empire,
Paris, Flammarion, 1990, p. 16.
désormais l’apanage des toilettes
parées et les couleurs foncées et les
tissus plus lourds sont à l’honneur. En
effet, Napoléon souhaite redynamiser
l’industrie lyonnaise en imposant
à la cour des soieries et des velours
qui prennent le pas, dès 1808, sur
les linons et les mousselines. On
constate cet attrait pour les velours
sombres dans plusieurs effigies
contemporaines, tels le Portrait
d’Augustine Bertin de Vaux peint par
Girodet en 180969 ou celui de Marie
Laczynska réalisé par le baron Gérard
en 1810 (ill. 37), et l’on remarque
une robe de bal similaire à celle de
69. Galerie Éric Coatalem, 2020.
67
ill. 37 : baron François Gérard,
Portrait de Marie Laczynska,
comtesse Walewska, 1810,
huile sur toile, 241 x 162 cm,
Versailles, musée national des châteaux
ill. 38 : Pierre-Charles Baquoy
d9après Horace Vernet,
Costume parisien (Toque de satin. Robe
parée de velours), estampe, 20 x 13 cm,
tirée du Journal des dames et des modes,
1814, épreuve à La Hague, Kunstmuseum.