DWZ catalogue BD - Flipbook - Page 7
pparu à la 昀椀n du XIXème siècle, avec la France et la Belgique pour foyers
principaux, le Symbolisme paraît encore aujourd’hui dif昀椀cile à circonscrire, et cela tient en partie à l’extrême diversité des artistes et des styles que ce
courant a vu émerger. Un certain nombre des tableaux, pastels et aquarelles que
nous rassemblons ici s’inscrit dans cette « nébuleuse » qui lie la poésie aux arts
plastiques, le monde du rêve aux légendes antiques. Ces œuvres nous offrent
l’occasion de revenir sur la dé昀椀nition parfois trop restrictive du mouvement, sur
ses caractéristiques, ses limites et ses prolongements dans l’art du XXème. S’il
apparaît en réaction au triomphe du naturalisme, de la science, du positivisme,
de l’industrie et d’un certain ordre moral, il fait nettement prévaloir l’idée et la
subjectivité de l’artiste en cherchant l’intelligible au-delà des apparences par le
symbole. Toute une nouvelle génération s’engouffre dans cette recherche d’un
art, qui tout en plaçant l’Homme au centre des préoccupations, semble vouloir
interroger l’invisible à travers une multitude d’expérimentations techniques, et
en particulier graphiques.
A
ux côtés d’artistes et de personnalités devenus célèbres, tels Maxence,
Guilloux, Lacoste, Sarah Bernhardt ou Jean Moréas, notre sélection
s’est attachée à mettre en lumière des trajectoires moins connues du grand
public, parfois hachées trop jeunes par la maladie ou la guerre des tranchées.
C’est ainsi que nous présentons un saisissant pastel d’Alphie Iker, exposé aux
Indépendants, au Barc de Boutteville et au Champ-de-Mars, et de rares tableaux
de Camille Martin, Fabien Launay, Aristide Delannoy et Léon-John Wasley. Pour
cette édition, nous sommes également parvenus à réunir plusieurs artistes
étrangers, comme Enrico Gamba, Dennis Miller Bunker, Luis Falero, Albert Pike
Lucas, José Mongrell Torrent, Piotr Stachiewicz, Henry Weston Keen et Ernest
Klausz. La plupart d’entre eux ont le point commun d’être venus se former et
exposer un temps à Paris, témoignant une fois encore de la suprématie exercée
à l’époque par celle que l’on surnomme à juste titre la « capitale des arts ».
A
n昀椀n, si les études récentes ont montré combien, malgré les dif昀椀cultés,
la gent féminine ne s’est pas montrée hermétique au Symbolisme1, nous
avons le plaisir de présenter des œuvres de femmes qui ont su s’imposer sur la
scène artistique. Les toiles de Madeleine Fleury et Louise Desbordes côtoient
ainsi un étonnant petit autoportrait dessiné de Musidora.
E
1
Foucher Zarmanian, Charlotte, Créatrices en 1900 :
femmes artistes en France dans les milieux symbolistes, Paris, Mare & Martin, 2015.