DWZ catalogue BD - Flipbook - Page 16
… /…
D
édicacées et offertes par Luis Falero
à son ami le peintre franco-allemand
August Friedrich Schenck, notre paire de petits
tableaux se rattache à la période parisienne de
l’artiste. Elles constituent de rares esquisses
pour deux composition plus grandes 昀椀gurant
les allégories du jour et de la nuit, aujourd’hui en
mains privées. Dans un savant jeu de contraste,
le peintre s’amuse à opposer les attitudes et les
postures des deux femmes nues aux chairs roses
昀氀ottant dans les cieux. Associée à un soleil couchant sur l’océan et irradiant l’atmosphère d’un
puissant jaune canari, la première, blonde, de
face, se cache le visage, accompagnant l’astre du
fond dans son mouvement de descente, entourée d’une élégante draperie blanche. A l’inverse,
dans les ténèbres étoilés de la nuit, la seconde,
brune, de dos, est saisie dans son ascension pour
étreindre la lune, laissant tomber derrière elle de
virevoltants drapés noirs. Si les sujets renvoient
naturellement à la passion qu’éprouve Falero
pour l’astronomie, ils fournissent également au
jeune artiste un prétexte supplémentaire pour
peindre des nus féminins, auxquels il voue une
véritable fascination : « J’affectionne le nu, non
seulement parce que c’est ce que je trouve de
plus dif昀椀cile, mais c’est parce que c’est pour
moi l’expression la plus parfaite de la beauté
chez la femme. Et je cherche sans préjugés de
pudeur, préjugés déplacés en art, à rendre la
grâce féminine telle que je la vois1. »
1
Falero, Luis, in Mlochowski de Belina, Apollo, Nos peintres dessinés par eux-mêmes : notes humoristiques et esquisses
biographiques, Paris, E. Bernard, 1883, p. 78.
Fig. 1 :
Luis Ricardo Falero, Etoile double, 1881,
aquarelle sur papier (41,9 x 21,6 cm),
New York, Metropolitan Museum (inv. 87.15.3).