MOCI MARS-AVRIL 2021 - Magazine - Page 52
L’e-commerce par zones géographiques
« Depuis un an environ,
les entreprises cherchent des
partenaires exclusivement
e-commerçants »
donner une idée de son audience, son festival
de shopping 11.11 – à l’origine une journée
des célibataires devenue le « black Friday »
à la façon asiatique – a battu un record avec
40 millions d’utilisateurs et a attiré 350 000
marques l’an dernier.
Autre leader régional, Shopee, également
né à Singapour : il s’agit d’un site de vente en
ligne généraliste et grand public, allant des
produits électroniques à l’habillement en passant par l’habitat.
Les sites nationaux ne sont pas à négliger, à
l’instar de Tiki.vn, au Vietnam, très performant
sur son marché, selon Aymeric Pons. Ainsi,
pour satisfaire des consommateurs vietnamiens toujours pressés, le site a sorti une offre
de livraison en trois heures. « Et ça marche,
c’est bluffant », reconnaît le consultant.
Pour le moment, l’e-commerce n’a pas
encore vraiment touché les produits frais mais
pour Aymeric Pons, « ça va s’accélérer ».
Site de Shopee
cutt.ly/kcNfAuJ
les deux principaux sont la logistique et le
coût d’investissement : il est exclu d’envisager
de faire de l’e-commerce sans de bons relais
locaux (voir notre encadré).
Mais la signature en novembre 2020 du
RCEP (Regional Comprehensive Economic
Partnership) est porteuse d’espoir en matière
de facilitation du commerce dans cette zone
et de circulation des marchandises. Le RCEP
est en effet un vaste accord commercial visant
à créer une zone de libre-échange entre dix
pays membres de l’Asean (Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Brunei,
Vietnam, Laos, Birmanie, Cambodge) et cinq
autres pays (Chine, Japon, Australie, NouvelleZélande, Corée du Sud).
Quoiqu’il en soit, l’e-commerce est devenu
incontournable pour les produits occidentaux
de grande consommation en Asie du Sud-Est
dans certains domaines comme les produits
pour bébé et la cosmétique, où excellent les
marques françaises. La tendance est moins
marquée pour l’e-commerce BtoB, sauf pour
le sourcing : de nombreuses sociétés du SudEst asiatique mettent leurs produits sur les
places de marchés internationales comme Alibaba afin d’être visibles des acheteurs occidentaux. g
Un regain d’intérêt des entreprises
françaises
La prise de conscience des entreprises françaises de l’intérêt du e-commerce pour se
développer en Asie du Sud-Est est récente
mais rapide depuis les débuts de la crise sanitaire. « On est passé d’une période où on ne
prenait pas l’e-commerce en considération
à une période où les entreprises cherchent
un partenaire local introduit sur ce segment.
Et depuis un an environ, elles cherchent des
partenaires exclusivement e-commerçants en
plus d’un partenaire local pour le commerce
traditionnel », constate Aymeric Pons. Certaines tentent aussi de travailler en direct avec
des plateformes d’e-commerce asiatiques. Il y
a des obstacles à franchir. Comme en Chine,
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LE MOCI N° 2081-2082 - mars-avril 2021
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L’e-commerce est devenu incontournable dans certains domaines comme les
produits pour bébé et la cosmétique, où excellent les marques françaises.
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