MOCI MAI 2021-n°2083 - Magazine - Page 91
4.3.1 La règle Incoterm
On a réfléchi, avec mon conseiller. Pourquoi une expédition aérienne changerait-elle
quelque chose à la règle Incoterm ICC 2020,
qui avait été définie pour des expéditions maritimes ?
Si, en maritime, je m’arrêtais de m’occuper de
l’expédition au port, en aérien, je pouvais m’arrêter à l’aéroport. Il n’y avait pas de différence.
Alors, j’ai proposé à mon client un DAP, aéroport international d’Incheon, à Séoul, en Corée
du Sud, dans les locaux de mon commissionnaire, mis à la disposition du commissionnaire
de mon client, non dédouané à l’importation.
Il a accepté, reconnaissant en moi un pro du
transport international (y avait-il de l’ironie
dans cette phrase, je ne le saurai jamais !).
Bon, pour l’Incoterm, c’est fait. Qu’est-ce qui
reste ?
4.3.2 L’assurance
Ce moule, même si je ne pensais pas forcément
le réutiliser, vaut quand même quelque chose.
La preuve, il va servir pour fabriquer des tables
pour les enfants coréens. En aérien, mon expédition est couverte en limite de responsabilité
à hauteur de 17 DTS/kg. Vous vous souvenez
du DTS (voir paragraphe 1.1.2 « Quelle assurance ? ») ? Pour un moule de 210 kg de poids
brut, couvert à hauteur de 17 DTS le kilo, et un
DTS à 1,19 euro (20/04/2021) cela ferait 210 x
17 x 1,19 soit un remboursement de 4 248,30
euros le moule en cas de dommage. Bien
moins que sa valeur réelle. Alors, j’ai décidé de
l’assurer. J’ai donc demandé à mon courtier de
souscrire pour cette expédition une assurance
ad valorem.
4.3.3 Les documents
La principale différence en aérien, c’est le titre
de transport. Il s’appelle une LTA, lettre de
transport aérien (Air Way Bill, en anglais – voir
page suivante). Ce n’est pas un document de
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rien du tout, c’est un contrat de transport, un
accusé de réception, une facture, un certificat
d’assurance (si besoin) et un guide de consigne
pour la manutention.
On y trouve de nombreuses informations rédigées par le transporteur : l’expéditeur, le destinataire, les aéroports de départ et d’arrivée,
la nature et la quantité des marchandises, le
poids brut, le tarif appliqué, les frais annexes,
et les instructions particulières. Il n’y a pas la
valeur douanes (voir étape 6), cela viendra plus
tard.
Répère
La lettre de transport aérien
En français, on parle de LTA. En anglais, on parle
d’AWB, Air Way Bill, mais souvent aussi de HAWB
et de MAWB en cas d’expédition en groupage.
La HAWB, House Air Way Bill, c’est le titre de
transport que le commissionnaire émettra pour
chaque expédition de ses clients.
La MAWB, Master Air Way Bill, est le titre
de transport émis par le commissionnaire
pour la totalité des colis qu’il remet à la
compagnie aérienne. La MAWB servira aussi
au commissionnaire à l’arrivée, correspondant
du commissionnaire au départ, à récupérer
l’ensemble des colis.
4.3.4 La facturation
Mon moule est sur une palette qui mesure, en
mètres, 0,8 x 1,2 x 1,5, et affiche un poids brut,
palette comprise, de 210 kg. J’ai demandé une
cotation à mon commissionnaire et il me l’a
envoyée.
Une palette de 210 kg bruts, en aérien, de
Saint-Brieuc à Séoul :
• Transport Saint-Brieuc - Roissy : 55 euros
• Dédouanement export : 65 euros
• Déchargement du camion : 0,20 euro/kg +
frais fixes par expédition : 45 euros
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