LMi-MAG22 juin - Flipbook - Page 38
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Développement
Michelin dans l’ère
de l’infra as code
Pour sortir d’un modèle d’infogérance manquant de souplesse, Michelin s’est tourné
vers le cloud et l’automatisation, harmonisant les pratiques entre ses environnements Azure
et son cloud privé. Un virage qui s’appuie sur des outils, mais aussi
sur un profond changement de culture des équipes IT.
Reynald Fléchaux
prestataire, la stratégie d’infrastructures qui repose avant
ichelin(e), 120 ans, est pastout sur ce dernier). « Certes, tout était contractualisé.
sée à l’infrastructure as
Mais les équipes IT devaient apprendre à vivre dans l’escode » : le titre du talk se
veut volontairement propace situé entre les lignes de ce contrat ! » glisse Guillaume
Hospital. Michelin, qui fonctionne sur des infrastructures
vocateur. Lors du salon
100% on premise, décide de se pencher d’abord sur la
Devoxx, qui se tenait du
standardisation de ses demandes d’infrastructures à son
17 au 19 avril à Paris, Guilpartenaire (IBM et désormais Kyndryl), en se basant sur
laume Hospital, architecte
un outil appelé Decatrix, un référentiel pour le patrimoine
cloud chez Michelin, et son collègue Adrien Gooris, archiapplicatif qui, au fil du temps, a été intégré à l’outil de gestecte sur la plateforme software engineering, ont raconté
comment l’industriel de Clermont-Ferrand est passé, en
tion de la CI/CD Jenkins. A cette même époque, l’équipe
matière d’infrastructures IT, d’une logique de demande
méthodes et outils de la DSI de Michelin (la DOTI, pour
de services à une logique d’automatisation pilotée par des
Digital transformation & information system, forte de
scripts. « Jusqu’en 2015, un déploiement sur l’ensemble
près de 6 000 personnes) fait une percée sur le cloud.
de nos 80 usines se traduisait par un ticket pour monter
« Les équipes IT ont alors touché du doigt l’autonomie
l’environnement de développement et autant de tickets
apportée par le cloud et les capacités d’automatisation
que d’usines pour les environnements de production ! »
qu’il pouvait amener, indique Guillaume Hospital. Même
résume Adrien Gooris. « Et il fallait encore vérifier que
si l’organisation n’était pas prête à passer à l’échelle sur
ce type d’environnements. »
les services réellement obtenus auprès de l’infogérant
correspondaient bien à ce qui était demandé », ajoute
Guillaume Hospital. Bref, un « cauchemar », au sein duLes principes du cloud sur le on premise
quel les managers IT prennent la pression de métiers mécontents de la lenteur avec lequel le service
Michelin commence alors à consommer des
est délivré.
EAI – ESB – INTÉGRATION services Azure via Decatrix. « C’était un preD’APPLICATIONS
mier pas vers l’automatisation, en se basant
sur des templates Azure et des scripts de
En 2015, l’industriel fait un premier état des
Cahier des charges
cybersécurité écrits en interne », indique
lieux, qui acte à la fois les bénéfices de son
Adrien Gooris. Mais les équipes s’apermodèle d’infogérance (avec une certaine
standardisation des infrastructures et un
çoivent assez rapidement qu’opérer une
modèle de support bien établi), mais aussi
infrastructure suppose des compétences
ses limites (l’absence de modèle as-a-serspécifiques... et un reporting dédié au matinyurl.com/eai-esb
nagement. « Le bilan était mitigé, reprend
vice, la multiplication des échanges avec le
M
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