LMi-MAG22 juin - Flipbook - Page 27
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tout autre procédé spécial destiné à l’aviation civile ou
militaire. » Naval Group, de son côté, a fabriqué par fusion laser sur lit de poudre (DMLS, direct metal laser
sintering) des blocs hydrauliques pour des navires, résistants à de très fortes pressions. « Et ce n’est pas un
PoC », rappelle Patrice Vinot, responsable innovation
matériaux et procédés chez Naval Group. « Ces pièces
auront la même durée de vie que le navire. » L’industriel a également produit en 2020 en fabrication additive arc-fil (waam, wire arc additive manufacturing) une
hélice pour le navire chasseur de mines Andromède, en
collaboration avec Ariane Group. Avec cette technique
d’impression 3D, des robots soudeurs commandés numériquement à partir des data de conception déposent
des couches de fil métallique fondu par arc électrique.
Le fabricant de solutions tubulaires pour l’industrie
Vallourec exploite aussi le waam pour son secteur d’activité historique, pétrole et gaz, mais aussi dans d’autres
activités comme l’énergie, avec par exemple des anneaux
d’étanchéité pour l’hydraulique. « Oui, le manufacturing
additif métallique est bel et bien mature et qualifié »,
confirme Sylvie Dubois-Decool, directrice générale en
charge des services et des nouvelles lignes de business
chez Vallourec. « Ces pièces sont effectivement utilisées
chez nos clients industriels. »
La nécessité d’une filière française
Reste que pour les trois entreprises, l’enjeu est désormais
celui de la création d’une filière française de fabrication
additive, de l’amont à l’aval. Y compris en matière de fabrication des équipements d’impression 3D. Vallourec
tente ainsi de développer un écosystème dans la région
de Valenciennes (Nord). Il dispose déjà de quatre robots
d’impression additive métallique depuis l’an dernier, sur
son site de R&D et de production d’Aulnoye-Aymeries
(59). « Nous avons donc déjà rapatrié la fabrication dans
le département du Nord, mais nous développons aussi
tout un écosystème autour, précise la directrice générale. En amont, avec le textile, par exemple, pour les fils
métalliques, mais aussi en aval pour l’usinage, les essais
non destructifs, la radiographie, etc. »
« C’est un enjeu majeur, affirme également David Leutard de Safran. Il y a la question du fil pour le waam,
mais pour nous, tout commence par la fabrication de
la poudre, notre matière première pour le DMLS. Puis,
nous avons besoin de la fusion (de la matière, NDLR), et
en fin de processus, de la découpe, du traitement thermique, du traitement de surface pour le polissage mécanique ou chimique, du contrôle non destructif, etc. Et
même de l’exploitation des données de fabrication pour
le contrôle. » Il est essentiel pour le sous-traitant aéro-
PROFIL LINKEDIN
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« Oui, le manufacturing additif métallique est bel et bien mature
et quali昀椀é », Sylvie Dubois-Decool, directrice générale en charge
des services et des nouvelles lignes de business chez Vallourec.
nautique et aérospatial de trouver tous les prestataires
de cette chaîne. D’autant qu’il déploie son programme
Rise (Revolutionary innovation for sustainable engines)
pour produire des moteurs d’avion destinés à réduire la
consommation et les émissions de GES des avions d’ici
à 2035. « Les pièces de ces moteurs destinés à des Airbus
A320 ou des Boeing 737 seront entièrement réalisées en
manufacturing additif, poursuit le directeur des programmes du campus additive manufacturing de Safran.
Nous avons donc absolument besoin de développer une
supply chain adéquate en France. »
Collaborer entre industriels
Pour cette même raison, dans le cadre du plan France
2030, Naval Group s’est associé entre autres avec le fournisseur de cellules de fabrication additive VLM robotics,
le Cetim (Centre technique des industries mécaniques),
Janus, l’école Centrale, etc. pour lancer un programme
d’accompagnement de futurs champions français de la
fabrication additive. « Il y a un intérêt évident à constituer ce type de réseau pour les industriels, qui sont les
utilisateurs finaux, poursuit-il, mais en plus, le pilotage
par le Cetim offre un accès à ces technologies à des
sous-traitants qui n’en auraient pas les moyens autrement. » Essentiel pour que toute la chaîne industrielle
s’adapte, selon les participants à la table ronde.
Reste que « les machines à procédés waam par exemple,
ne sont aujourd’hui ni françaises, ni même européennes,
glisse Patrice Vinot. Des industries sensibles comme la
défense préféreraient que ces matériels ne viennent pas
d’Asie ou d’outre-Atlantique. » Un sujet sensible car,
les trois entreprises en conviennent, même si elles fabriquent déjà beaucoup de pièces en additif, cela
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