LMi-MAG 5 Dec 2020 - Flipbook - Page 58
FOCUS
Grands systèmes
LE MAINFRAME N’EST
PAS MORT, MERCI LINUX
ET LE CLOUD HYBRIDE
L’alliance entre le mainframe et Linux, qui fête ses 20 ans ce mois-ci,
s’avère plus vitale que jamais, essentiellement via Red Hat OpenShift.
A
Matt Asay, IDG NS (adapté par Jean Elyan)
u fil des années, le mainframe a
été déclaré « mort », « métamorphosé », « transformé » tellement
de fois qu’il est difficile de croire
que Big Iron (surnom du mainframe) a encore une identité
dans le monde de l’entreprise.
Et pourtant, il en a une, et même
importante, comme le montre l’actualité récente : selon
IBM, 75 % des vingt premières banques mondiales s’appuient sur le tout dernier mainframe z15, et l’IBM Systems
Group a fait état d’une augmentation de 68 % du chiffre
d’affaires de l’IBM Z au second trimestre, par rapport à la
même période de l’année précédente. La vitalité actuelle
du mainframe est à mettre essentiellement au crédit de
Linux, et plus précisément de Red Hat OpenShift, et de
divers logiciels comme IBM Cloud Paks et les applications
open source.
Un pari sur Linux payant
Le mariage de Linux et du mainframe fête ses 20 ans ce
mois-ci, et si cette union incongrue - certainement au début en tout cas - a été une bénédiction pour le mainframe,
celle-ci devrait se prolonger pendant de nombreuses
années encore. « Au cours des cinq premières années
environ, nous avons juste expérimenté ce que nous pouvions faire avec Linux et le mainframe, mais ensuite, dans
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le sillage de la consolidation des serveurs, nous savions
que nous avions entre les mains quelque chose d’important », relate Ross Mauri, le directeur général d’IBM Z.
« Ce qui nous a vraiment fait progresser, c’est que les
grandes entreprises financières de Wall Street avaient
toutes des serveurs Sun Solaris avec de grosses bases
de données, et beaucoup ont décidé de consolider sur le
mainframe Z fonctionnant sous Linux, et c’est là que nous
avons vraiment démarré », ajoute-t-il.
Un autre facteur qui a contribué à cette réussite : l’investissement, en 2000, d’un milliard de dollars par Big
Blue dans tout ce qui touche à Linux. Cette manne a permis un énorme pas en avant pour faire entrer le système
d’exploitation et les logiciels open source en général
sur le marché des entreprises. Depuis cette époque, de
nombreuses étapes ont été franchies par Linux, notamment, il y a cinq ans, l’introduction du boîtier autonome
LinuxONE aujourd’hui au cœur de certaines des plus
grandes implémentations au monde.
Red Hat à la rescousse
Le chapitre suivant de l’histoire des mainframes a commencé l’an dernier quand IBM a acheté la pépite du monde
Linux, Red Hat, pour 34 milliards de dollars, associant
la capacité opérationnelle massive, la sécurité et la fiabilité
de Big Iron avec Open Shift et Red Hat Enterprise Linux.