LMi-MAG 5 Dec 2020 - Flipbook - Page 35
20 millions de produits (50% proposés par Amazon, 50%
par des vendeurs hébergés) sur près de la moitié de la surface du site sur deux niveaux. Qu’ils véhiculent des bacs,
des plateaux ou des racks, ces systèmes goods-to-men
comme il en existe aussi chez le Britannique Ocado ou
les Français Exotec et Scallog sont de plus en plus prisés
par l’intralogistique. Des robots pour remplacer les
femmes et les hommes ? Alexis Brianceau, DRH du site
de Saran estime que la robotique aide l’employé, mais
ne le remplace pas. « On accélère le flux et on optimise
l’entreposage, sans que les collaborateurs n’aient besoin
de courir en permanence, juge-t-il. À Brétigny-sur-Orge,
la robotisation a permis de quasiment diviser l’espace de
stockage par deux, mais toute la préparation de commande, l’expédition, la réception sont réalisées par des
employés. Ce sont des sites qui ont besoin de beaucoup
d’humains. »
Deux tiers d’intérimaires pour gérer les pics
« La plupart des employés sont des agents logistiques polyvalents capables de travailler au prélèvement des stocks,
à la remise en stock, à la réception de marchandise, à
l’emballage, etc., précise Stéphane Taillée. Nous embauchons tous types de profils, y compris des personnes très
éloignées de l’emploi. Nos logiciels sont volontairement
très simples d’utilisation, et ne nécessitent pas de longues
formations. » En rythme de croisière, l’entrepôt emploie
quelque 3 000 personnes, dont un millier de CDI. Dans
les périodes de pics, l’effectif grimpe à 3500, voire 4 000.
« Au dernier trimestre, nous devrions avoir 750 CDI supplémentaires, précise le directeur. Un des premiers viviers d’emploi est la conversion des intérims en CDI. »
L’été par exemple, des intérimaires sont formés pour
remplacer environ 25% d’employés en congé, sans grossir
l’effectif. Au retour des vacances, les intérimaires formés
sont susceptibles de devenir des CDI pour gérer les pics
de la rentrée, du Black Friday ou des fêtes de fin d’année.
© Emmanuelle Delsol
AMAZON, UN CHAMPION MAL-AIMÉ ?
Conditions de travail, ultra-robotisation et menaces
sur l’emploi, non-paiement des impôts en France,
concurrence du petit-commerce, impact carbone...
les récriminations vis-à-vis d’Amazon, premier site
de e-commerce du monde, sont nombreuses et
permanentes. De la mi-avril à la mi-mai, Amazon avait
fermé tous ses entrepôts après un imbroglio entre
les inquiétudes des syndicats concernant le respect
des mesures sanitaires, une consultation formelle
du CSE déclenchée trop tard, et une décision de
justice qui lui imposait de ne traiter que les produits
essentiels. Menacé d’une lourde amende en cas de
manquement même infime, le e-commerçant a préféré
tout arrêter. Amazon assure avoir, dès le début de la
pandémie, « agi rapidement pour apporter plus de
150 changements de processus liés au Covid-19 »
et continuer à les améliorer depuis. « Rien qu’en
France, nous avons commandé 2 millions de masques,
24 millions de paquets de lingettes désinfectantes,
et 33 millions de bouteilles de désinfectant pour
assurer la sécurité de nos employés, précise un
porte-parole français. [...] Nous avons un dialogue
ouvert avec les représentants du personnel (réunions
bimensuelles avec les comités d’entreprise). »
En cette fin d’année 2020 difficile pour le commerce
en général, de nombreuses nouvelles attaques visent
le mastodonte. La colère des librairies, et plus
généralement du petit commerce, qui doivent rester
fermées quand le géant du e-commerce continue de
fonctionner a motivé des pétitions. Certains maires
et responsables politiques se mobilisent même pour
un « #NoëlSansAmazon ». Le gouvernement français
a aussi demandé à l’Américain de ne pas communiquer
sur son Black Friday. À l’heure où nous écrivons,
plusieurs syndicats appellent à la grève et réclament
des primes pour le surcroît d’activité lié au confinement,
alors qu’Amazon prévoit quatre samedis travaillés
pour les pics des fêtes. [Lire l’intégralité de l’article
sur lemondeinformatique.fr]
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En rythme de croisière, l’entrepôt emploie quelque
3 000 personnes, dont un millier de CDI.
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