LMi-MAG 5 Dec 2020 - Flipbook - Page 34
© Amazon
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Logistique
suivent une trajectoire dictée par les algorithmes
d’Amazon et évitent les obstacles grâce à des capteurs et
caméras à l’avant et sous leur carcasse.
Les opérateurs rentrent les produits arrivés
à l’entrepôt et signalés à l’écran.
© Emmanuelle Delsol
Dans une logique goods-to-men, ces étagères viennent
aux opérateurs, et non l’inverse. Les postes de travail
des employés sont installés tout autour de la zone grillagée réservée aux robots. Il y a les Universal Station pour
l’approvisionnement des stocks. Les opérateurs rentrent
les produits arrivés à l’entrepôt et signalés à l’écran, et
les déposent dans les cases d’étagères apportées vides
par les robots. Amazon ne dévoile rien des algorithmes
qui organisent cette répartition des produits. Le logiciel
indique en effet à l’opérateur les articles à déposer dans
la bonne case de l’étagère en fonction de nombreux
facteurs, comme la période de l’année ou
l’arrivée d’un article au succès anticipé.
« LOGISTIQUE,
« Quand la dernière Playstation arrive, c’est
L’ENTREPÔT AU CŒUR
facile, s’amuse Stéphane Taillée. Il suffit de
DE L’INNOVATION »
mettre en place une nouvelle ligne ! Mais
Evénement digital LMI
notre activité requiert beaucoup d’agilité,
donc il faut des outils faciles à appréhender
et des employés polyvalents. Ce qui est non
maîtrisé, c’est par exemple le Covid-19, bien
sûr. Au début, nous ne vendions plus que
des cartouches d’imprimante, du papier et
cutt.ly/logistiquedes crayons de couleur pour les enfants. »
innovation
Rien que du logiciel maison
Les préparateurs de commandes, eux, disposent de stations Arsaw (Amazon Robotics Semi-Automatic Workstation). Ils collectent et scannent dans des étagères
pleines cette fois, les articles indiqués par le logiciel.
« Dans les anciens sites, il fallait apprendre à se repérer,
explique Stéphane Taillée. Aujourd’hui, le logiciel propose des aides visuelles, un numéro de case, un éclairage
spécifique. » Les entrepôts Amazon ont un avantage indéniable sur d’autres : ils appartiennent à un géant du
e-commerce et du numérique à fois. Ils n’exploitent que
des technologies maison. Et pas seulement les robots.
« À l’exception de Microsoft Office, tous nos logiciels
sont conçus en interne, confirme Stéphane Taillée. Cela
permet de les modifier du jour au lendemain. Plus globalement, tous les sites logistiques d’une même génération
disposent des mêmes outils. »
Santé et sécurité
Une fois les commandes préparées dans les bacs, d’autres
employés les récupèrent et les transportent sur des cha34 / décembre 2020 / janvier / février 2021
riots vers les lignes d’emballage. « Pour
préserver nos employés, aucun article ne
pèse plus de 12 kg et aucun bac ne contient
plus de 15 kg, précise Stéphane Taillée. Les
produits les plus volumineux ont environ
la taille d’une petite machine à expresso. »
Autre mesure de protection de ses salariés,
la zone d’évolutions des robots est protégée par un grillage fermé. Pas question d’y pénétrer. Si un opérateur doit
néanmoins ramasser un article tombé ou un technicien
intervenir, il indique au logiciel de pilotage des robots le
trajet qu’il va emprunter et revêt un gilet de sécurité. Celui-ci émet des impulsions radio reconnues par les robots
qui vont alors ralentir ou s’arrêter.
Une surface de stockage réduite de 40%
Si Amazon robotise un entrepôt comme celui-ci, c’est
d’abord pour en améliorer la productivité, même s’il ne
donne aucun chiffre. Les tâches de stockage, déstockage, organisation des marchandises sont automatisées.
Indispensable pour répondre aux exigences de livraison
parfois en moins de 24h. Pour Stéphane Taillée, c’est le
bénéfice de l’automatisation venu de l’industrie automobile qui arrive dans la logistique, pour servir les clients.
Mais Amazon estime aussi à 40% le gain en espace de
stockage à Brétigny-sur-Orge. Plus besoin d’allées de
circulation pour les humains dans cette zone. Seuls les
robots vont et viennent, et se glissent sous les étagères
pour les transporter. L’entrepôt stocke ainsi près de