LMi-MAG 5 Dec 2020 - Flipbook - Page 26
ENTRETIEN
Stéphane NEGRE
Président d'Intel France
Vous avez parlé de
processeurs, mais Intel
a aussi des GPU, FPGA,
VPU, des solutions
d'intelligence artificielle.
même technologie de gravure dans l’histoire d’Intel. Les
performances de la onzième génération de processeurs
Core le prouvent.
Mais en termes de production, de cadence
et de livraison, êtes-vous à même de répondre
à toutes les demandes de 10 nanomètres,
pour les laptops et pour les PC de bureau
dès l'année prochaine ?
SN : L'environnement Covid-19 a eu pour résultat une
augmentation très importante des besoins informatiques, que ce soit pour le grand public ou le monde professionnel. Il y a eu une croissance de la demande qui
n'était absolument pas attendue au premier semestre.
Les analystes parlent de 15% de croissance du marché
des portables d'une année sur l'autre. Là où les prévisions
initiales indiquaient un marché en petite croissance pour
les plus optimistes, voire en petite décroissance pour les
plus pessimistes. Quand on est un industriel et qu'il faut
rajouter des capacités de production, ça ne se fait pas
instantanément. Dès le début de l'année, nous avons augmenté nos cadences de production en 10 nanomètres.
Nous sommes à peu près à 20% de plus que ce qui était
prévu en début d'année. Je suis assez confiant pour la
deuxième partie de l'année pour que l'offre et la demande
s'équilibrent sur la quasi-totalité de nos références.
Certains processeurs comme les Core i910900K ou Core i7-10700K étaient difficiles
à trouver cet été, comment expliquez-vous
cette pénurie ?
SN : Pour ceux qui sont peut-être moins proches de
nos références, le Core 10900K, c'est notre processeur le
plus performant pour le secteur du gaming. L'importante
demande que nous avons eue sur ces références a été de
notre côté peut-être sous-estimée initialement. Cela fait
plusieurs mois déjà qu'on a augmenté nos cadences de
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production. Aujourd'hui, on est très proche de l'équilibre.
Je pense que sur les mois qui restent jusqu’à la fin de l’année, on va arriver sur un marché qui va bien s'équilibrer.
AMD est particulièrement offensif depuis
quelques mois aussi bien sur le marché des PC
avec ses Ryzen, que sur celui des serveurs avec
ses Epyc. Quelles sont les réponses d’Intel
à cette vague verte ?
SN : Le marché des processeurs a toujours été compétitif. Il était compétitif hier, il le restera dans le futur, donc
ce n'est pas une nouveauté qu'il y ait différentes offres
sur le marché.
La donne a changé. AMD est quand même
beaucoup plus compétitif depuis deux ans…
SN : Et il y a d'autres acteurs aussi. De notre côté, nous
avons probablement la gamme de solutions technologiques la plus développée sur le marché. Vous avez parlé
de processeurs, mais Intel a aussi des GPU, FPGA, VPU,
des solutions d'intelligence artificielle. Nous avons une
gamme extrêmement large pour amener des solutions
qui sont plébiscitées sur le marché. Nos chiffres, qu'ils
soient sur la business unit qui porte le marché du PC ou
de la business unit qui porte le marché des serveurs et
de la mémoire, sont en croissance et on continue de se
développer avec une différenciation de notre offre bien
plus importante pour les utilisateurs que les années précédentes.
Vous étiez titulaire de la technologie
StrongARM (XScale pour les terminaux
mobiles) que vous avez fini par céder à Marvell
en 2006. Que vous inspire le rachat d’ARM
par Nvidia ?
SN : Intel a fait des choix stratégiques : se recentrer sur
une architecture et diversifier son offre sur le marché.
Quelques années après, on peut confirmer que cela a
permis à Intel d'être présent sur les marchés qui sont
parmi les plus porteurs. Alors aujourd'hui, on parle du
serveur, du monde du cloud, du PC qui est redevenu très
stratégique. Dans tous ces segments-là, nous sommes
présents avec des choix d’architecture compétitifs pour
afficher de la croissance commerciale, mais aussi de l'innovation technologique.
Et pour le rachat d’ARM par Nvidia,
quelle est votre position ?
SN : Notre objectif est de développer les technologies
qui soient utilisées sur le marché, qui soient multiples,
que ce soit sur les serveurs, l’edge computing ou des
nouvelles branches de marché que l'on ne voit pas en-