LMi-MAG 5 Dec 2020 - Flipbook - Page 16
ENTRETIEN
Joanne DEVAL
DSI groupe d’Air Liquide
Notre culture est marquée par la collaboration, le partage,
le réseau ; beaucoup des collaborateurs du groupe ont
fait toute leur carrière au sein d'Air Liquide. Nous
connaissons donc bien l'entreprise et nous travaillons
beaucoup ensemble. Cet outil était celui le mieux à même
d'accompagner cet état d'esprit, celui dont nous avions
besoin pour, justement, bien travailler ensemble. Nous
n'avons plus x versions d'un document qui s'échangent
par mail mais un seul document sur lequel tout le monde
travaille ensemble. Cela représente un gain considérable
en temps et en efficacité. À la question du comment fluidifier les relations et améliorer l'expérience utilisateur
quotidienne, la réponse a été la Gsuite.
Quelle est l'architecture générale
de l'infrastructure de votre SI ? Recourezvous au cloud public ou à d'autres formes
d'externalisation ?
JD : Choisir entre un hébergement interne ou externe
est un aspect majeur du rôle de conseil que les métiers
attendent de nous. En 2013, nous avons fait le choix de tirer
le meilleur parti du cloud. Si le SaaS est la bonne solution,
nous l'adoptons. Toutefois, pour répondre à un certain
type de réglementations ou des spécificités d'usage ou
pour des raisons historiques, nous utilisons un mix de
datacenters propres, de cloud privé hébergé et de cloud
public. Même avec du cloud public, on peut garder une
vraie maîtrise, avoir de la fiabilité et de la sécurité, nous ne
sommes pas toujours obligés d'héberger en interne pour
cela. Mais, par contre, il nous faut toujours démontrer
notre capacité à maîtriser et sécuriser les données, au
premier chef les données personnelles.
À nous, pour chaque usage, de trouver le meilleur équilibre. La technologie ne vise pas tout le temps à servir la
technologie mais toujours un usage métier. Cela nécessite
de s'interroger sur les chaînes de valeur des métiers, les
processus et les technologies. C'est un dialogue permanent. Si on peut améliorer la technologie, la rendre plus
performante ou moins coûteuse, d'accord pour le changement. Mais jamais si cela ne respecte pas les priorités
du métier, comme la sécurité des données par exemple.
Autre sujet transverse : l'ERP.
Quel a été votre choix en la matière ?
JD : L'histoire des différentes entités du groupe est assez
variée, il en résulte un panel de solutions. Et la question
reste : un ERP, soit, mais pour quoi faire ?
16 / décembre 2020 / janvier / février 2021
Améliorer la
technologie, la rendre plus
performante ou moins
coûteuse, d'accord. Mais
jamais si cela ne respecte
pas les priorités du métier,
comme la sécurité des
données par exemple.
L'enjeu actuel est de bien travailler ensemble avec les
métiers, d'avoir un dialogue sur les fonctionnalités, sur
les processus et les modèles de données qui les soustendent, de mettre en œuvre les bonnes solutions avec
la modularisation nécessaire. Et celle-ci est rendue possible grâce à l'utilisation d'API qui garantissent le bon
interfaçage des différentes applications.
En tant qu'industriel, vous utilisez l'IoT
depuis longtemps mais cet usage
se développe auprès, par exemple, de patients.
Quelle est votre approche ?
JD : En effet, la télémétrie existe depuis plus de vingt-cinq
ans mais les usages ont explosé. À l’époque, on se posait
juste la question : faut-il remplir le réservoir ? Aujourd'hui,
on se demande comment accompagner le client dans ses
propres usages de nos produits. Côté solutions, il faut
trouver le bon équilibre entre rationaliser (pour adopter
des outils communs) et mettre en place des applications
spécifiques (pour servir des objectifs précis). Si l'intérêt est
de massifier, on va mutualiser les solutions utilisées, par
exemple pour la solution de collecte des données. Par ailleurs, homogénéiser les briques technologiques permet
de mieux valoriser les expertises internes sur ces briques.
Par conséquent, si c'est plus sûr, plus fiable et moins cher
de mutualiser, nous mutualisons bien évidemment. D'une
manière générale, les métiers ne doivent pas nous demander des solutions technologiques : c'est notre rôle
de les aider à ce sujet. Mais ils doivent nous guider pour
comprendre leurs usages. Si nous inspirons confiance
sur la technologie, les métiers peuvent se concentrer sur
leurs besoins, leurs usages.
Par vos activités, vous êtes historiquement B2B
mais la progression de certains soins à domicile
vous amène au B2C. Y a-t-il une différence
pour vous ?