LMI MAG 4 Sept 2020 - Flipbook - Page 38
RETOUR D’EXPÉRIENCE
IoT
routine peut finalement très bien se dérouler au domicile du patient, et réduire ainsi le temps de présence à
l’hôpital et les coûts qui en découlent.
Des produits grands publics tels que l’Apple Watch ou
le Fitbit (moniteur d’activités physiques), combinés
à des applications de santé, devraient constituer l’un
des marchés les plus lucratifs pour l’industrie. Morgan
Stanley a estimé que le marché des soins de santé pour
Apple dépassera les 15 milliards de dollars de vente d’ici
2021 et jusqu’à 313 milliards de dollars en 2027. Depuis
sa sortie en 2018, la version bêta de l’agrégateur mobile
de dossiers médicaux d’Apple a généralement été saluée
par les hôpitaux qui l’ont testée.
Cette année, un patient sur quatre devrait participer à
un scénario de soins BYOD (« bring your own data »),
selon une étude d’IDC. « Il est préférable de connaître
toutes les données pertinentes sur un patient : ses
médicaments, ses allergies, sa liste de problèmes, ses
résultats de laboratoire, ses rapports de radiologie,
etc. D’un autre côté [pour les cliniciens], c’est juste
plus de données qui nous tombent dessus et que nous
devons passer au crible », nuance Mike Restuccia, DSI
de Penn Medicine, l’école de médecine de l’université
de Pennsylvanie. « Je pense que cela va être l’un des
prochains défis pour Apple », continue-t-il, « maintenant que ces données brutes sont disponibles, il faut
voir comment les traduire en quelque chose de plus
attrayant, plus intuitif pour un clinicien. L’application
n’inclut pas les notes des médecins pour l’instant, ce
qui serait une bonne chose ».
La fonction Health Records
d’Apple fait partie de l’application
Health intégrée dans iOS.
La fonctionnalité Apple Health
Records s’appuie sur l’application Health, lancée en 2014
sur iOS 8 et qui permet aux
établissements médicaux de
se connecter via une API à
leurs plateformes de gestion
des DME et de partager les
données avec les patients dans
un format standard. Les fournisseurs de ce genre de logiciel, comme Epic Systems,
Cerner, Athenahealth, Meditech ou Allscripts, ont travaillé avec Apple sur l’intégration à l’application mobile.
Lorsqu’un patient télécharge l’application Apple Health
et choisit d’autoriser le transfert de ses données de
santé d’un prestataire de soins vers le dossier médical
d’Apple, celles-ci sont chiffrées et ne transitent pas par
le réseau d’Apple.
Plus de 400 000 patients qui utilisent le portail Web de
Johns Hopkins Medicine, alimenté par l’application MyChart d’Epic, ont désormais accès à leur DME via Apple
Health Records, d’après le Dr Peter Greene, directeur de
l’information médicale à Johns Hopkins Medicine. « Un
Fitbit ou une Apple Watch sont des appareils IoT, mais ils
ne sont pas validés cliniquement, donc un médecin ne peut
pas encore utiliser les données qui en proviennent pour
prendre des décisions », indique M. Pessin du Gartner
à propos du marché américain. « Mais ces appareils
finiront par obtenir la certification de la Food and Drug
Administration (FDA)», prévoit-il.
Meilleure saisie, meilleurs diagnostics
L’Apple Watch est l’un des appareils de surveillance de la santé
les plus populaires auprès des consommateurs.
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Les dispositifs IoT en milieu hospitalier qui mesurent
régulièrement la température, la pression artérielle,
le pouls et le niveau d’oxygène d’un patient libèrent le
personnel soignant de ces tâches récurrentes. Plus important peut-être, cette automatisation réduit la possibilité d’erreur humaine pour la saisie des données
dans le DME d’un patient, ce qui est courant, selon
M. Pessin. « Les personnes qui prennent des décisions
en matière de soins de santé ont une vision plus précise
de ce qui se passe avec le patient. Cela signifie également
que les soins peuvent être dispensés plus rapidement