LMI MAG 4 Sept 2020 - Flipbook - Page 15
conseiller sur un produit vendu par SAP ? On pourrait
penser qu'il y a donc toujours mélange des genres. D'un
autre côté, SAP a prolongé jusqu'à fin 2021 le programme
d'adoption du Digital Access. C'est le programme qui
permet d'examiner vos usages actuels des accès indirects
pour ensuite acquérir les droits d'accès selon le Digital
Access à un tarif réduit.
Heureusement qu'il a prolongé. Payer pour quelque
chose que j'utilise déjà et que j'estime être dans mon bon
droit d'utiliser... Bon... Cette prolongation permet d'avoir
plus de temps pour savoir s'il est intéressant d'adopter
le Digital Access. À nous d'éduquer les clients, à eux de
se renseigner et de faire un choix sans être pressé par
le temps.
Enfin, le bon point vient paradoxalement de la crise du
Covid-19. SAP s'est rendu compte que les entreprises
clientes pouvaient passer de mauvais moments et être
confrontées à des problèmes de trésorerie. Et nous
avons discuté avec SAP, Christian Klein (chief executive
officer monde de SAP) et Frédéric Chauviré (le nouveau
DG France, Gérald Karsenti restant président). C'est
d'ailleurs vous qui m'en avez donnée l'idée. Pour les
entreprises qui auraient des difficultés importantes de
trésorerie, SAP est prêt à négocier avec celles-ci d'éventuels reports de paiement, mais plus difficilement d'annulation de créances. Sur ce dernier point, à mon avis,
il ne faut pas trop y compter. J'ai des premiers retours
positifs d'entreprises. Dans certains pays, comme l'Inde
ou la Colombie, la crise est bien pire et les clubs locaux
ont demandé des gestes à l'éditeur mais SAP a répondu
qu'il ne pouvait pas pour tout le monde. Notre rôle, en
tant que club utilisateur, n'est pas de rentrer dans le
détail d'une relation contractuelle mais de nous en tenir
à des éléments génériques, de relever des tendances
au niveau marché. SAP a aussi renforcé ses offres de
formation en ligne pour profiter de la disponibilité des
personnels pour qu'ils puissent se former.
La problématique des formations reste
importante aujourd'hui ?
GP : J'en ai discuté avec Gérald Karsenti et Frédéric
Chauviré juste avant le confinement, et Christian Klein
a le même diagnostic, il manque aujourd'hui des compétences SAP sur le marché. Si vous lancez aujourd'hui un
chantier S/4Hana, vous pouvez être embêté.
Et j'ai même demandé à SAP s'il ne serait pas pertinent,
au lieu de ne former que les sociétés d'intégration (qui
sont nécessaires pour mener les projets), de commencer
par former les sociétés utilisatrices. Ma proposition a un
peu choqué, mais si les utilisateurs sont bien formés,
ils peuvent comprendre la valeur d'une migration et, de
ce fait, être une source de proposition en interne pour
lancer des projets. Il ne faut pas être dupes : avec la crise
sanitaire, beaucoup de projets sont à l'arrêt. Il y a des
contraintes financières immédiates mais aussi des questionnements sur l'évolution du marché. Dans certains
pays, on parle de chutes du PIB à deux chiffres.
Quelle aide peut apporter un éditeur au-delà
de gestes commerciaux ?
GP : Certaines entreprises se diversifient face à la crise.
Par exemple, une banque peut proposer des services de
téléphonie mobile. Des opérateurs téléphoniques, à
l'inverse, se lancent dans la banque. Des énergéticiens
proposent des services liés à l'amélioration du bilan
carbone des logements. Beaucoup d'entreprises se
lancent ainsi dans des activités à côté de leur secteur
initial ou principal.
Dans ce contexte, il faut intégrer les nouveaux services
dans le SI. Cela suppose de pouvoir créer des logiciels
jetables, des POC, de voir comment la diversification
prend sur le marché et, si le test est positif, d'industrialiser. Si les ERP ne peuvent pas accompagner ces
évolutions, on restera dans un monde trop rigide et les
entreprises pourraient connaître de vraies difficultés.
Le logiciel jetable sera sans doute un sujet de travail
important dans les années à venir. Pour survivre, il
faudra se différencier et cela passe par une capacité à
tester, à industrialiser si ça marche, à se retirer si cela
ne marche pas. Et cela sans trop investir sur quelque
chose qui risque d'être stoppé.
Toujours sur les relations entre l'éditeur
et ses clients, nous sommes une année paire.
Allez-vous publier une nouvelle édition
de votre enquête bisannuelle de satisfaction
sur SAP lors de la convention USF des
7 et 8 octobre 2020, à Bordeaux ?
[Lire l'intégralité de l'entretien sur
lemondeinformatique.fr]
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