LMI MAG 4 Sept 2020 - Flipbook - Page 14
ENTRETIEN
Gianmaria PERANCIN
Président de l’USF
Le passage à S/4Hana
induit un choix important :
cloud ou on premise ?
On va vers une hybridation
des paysages systèmes.
Et qui dit hybridation dit
besoin d'une intégration
technique parfaite.
GP : La réalisation de la valeur promise est le phare qui
nous guide pour mener notre route. S/4Hana ne doit pas
être une migration technique et la justification métier
doit être améliorée. Nous travaillons avec SAP sur ce
point. La migration S/4Hana doit être faite parce qu'on le
veut, pas parce qu'on y est obligé. Et on en est encore là
aujourd'hui, on est au début d'une dynamique. Nous avançons mais, pour l'heure, on constate encore trop que les
migrations ont lieu parce qu'on doit le faire et non parce
qu'on veut le faire.
Par exemple, la migration peut être justifiée par le process mining. L'an dernier, l'USF a publié un livrable sur
ce qu'est le process mining et comment on le réalise dans
un univers SAP. Pour cela, on repose souvent sur des
outils tiers de partenaires. Cela permet de sécuriser les
process importants au cours d'une migration et apporter un renouveau sur les process moins valorisés. Pour
moi, c'est une clé de voûte pour trouver une justification
utilitaire aux projets de migration S/4Hana.
Qui dit passage à S/4Hana dit choix important à faire :
cloud ou on premise ? On va vers une hybridation des
paysages systèmes. Et qui dit hybridation dit besoin d'une
intégration technique parfaite. Cela doit aussi être vrai
du point de vue des processus : il ne doit pas y avoir une
feuille de papier à musique entre les processus hébergés
dans le cloud et ceux on premise. L'intégration doit aussi
être parfaite sur le plan opérationnel. Nous avons toujours à choisir entre le best of suite (package de produits
d'un seul éditeur) et le best of breed (choisir des briques
chez divers éditeurs). Pour faire la transformation digitale
de demain, on en est encore à se poser des questions qui
datent de plus de dix ans... Notre rôle, c'est bien sûr d'ai14 / septembre / octobre / novembre 2020
der nos adhérents à comprendre la valeur qu'ils peuvent
tirer des solutions SAP, mais nos adhérents ont aussi dans
leur paysage système des solutions externes qui portent
certains processus. Et l'ensemble doit bien s'intégrer. Il
y a donc la question de l'intégration du cloud/on premise mais aussi de SAP/non-SAP. Et qui dit intégration
dit accès digitaux.
On en arrive à la question de la facturation
des accès indirects, avec le Digital Access,
et des relations contractuelles entre SAP
et ses clients...
GP : Ce que je disais à Nantes l'an dernier est toujours
vrai cette année. Le Digital Access, lancé en 2018, est un
très bon début. Néanmoins on ne peut pas être dans un
monde où l'on paye à la fois les utilisateurs nommés et
les échanges de données.
Dans les relations entre SAP et ses clients, il y a du bon
et du mauvais. Je vais commencer par le mauvais. Je le
répète, le Digital Access est un bon début qui amène un
modèle de facturation à la consommation. Mais il faut
que SAP laisse le choix à ses clients de soit tout acheter à
l'utilisateur nommé, soit tout à la consommation. Après,
à chacun de faire son choix. Mais être à cheval sur les
deux modèles est un risque économique important. SAP
vous dira le contraire, mais j'attends toujours qu'il me
prouve que je me trompe.
Sur le deuxième sujet, celui des audits, il y a eu du changement. Avant 2018, les audits étaient menés par un service rattaché à la filiale locale du pays concerné et l'audit
ramenait donc du chiffre d'affaires. Désormais, l'audit
est rattaché au siège et il n'y a donc théoriquement plus
de lien. Si l'audit amène à devoir combler un manque en
licences, c'est vu avec la filiale locale mais il n'y a plus a
priori d'objectif financier en la matière fixé par le siège
aux équipes d'audit. Néanmoins, c'est l'équipe d'audit qui
travaille avec les entreprises pour leur montrer l'impact
du Digital Access, pour calculer des estimations de coût.
Il y a donc encore du travail à faire car l'ombre de l'audit
pèse encore.
Les équipes audit interviennent
donc en avant-vente ?
GP : Elles peuvent intervenir en avant-vente si on les
appelle. Mais on peut aussi faire les estimations soimême et ensuite discuter avec le commercial. Cela suppose d'avoir la compétence nécessaire. Nous essayons
de former nos membres pour qu'ils l'acquièrent. Mais,
au bout d'un temps, on arrive à une limite. Et là, SAP
dit : appelez nos équipes d'audit. Et on peut se poser une
question : pourquoi c'est une équipe d'audit qui va venir