LMi MAG 10 Nov 2021 - Flipbook - Page 11
Qu'implique la démarche de digitalisation en
interne à l'administration, de votre point de vue ?
AD : Désormais, avec des mesures strictes d’authentifica-
tion et d’identification, tous nos agents peuvent travailler
à distance sur toutes nos missions et activités. Comme
nous avons en charge de garantir la sécurité de Chorus,
nous avons vérifié que les utilisateurs ministériels se
connectent de façon assez sécurisée. Les mesures prises
sont validées par le comité stratégique, y compris les
petites exceptions temporaires lors du premier confinement, dont la survenue a été brutale.
L’innovation, ce sont des produits, mais c’est aussi une
démarche. L’approche DevOps/DevSecOps améliore à la
fois la sécurité et la satisfaction des clients. Au-delà des
quelques cas d’usage actuels, nous cherchons à généraliser ces méthodologies partout où c’est possible.
Par exemple, c’est l’AIFE qui a développé un captcha souverain, car le principal du marché est issu de Google,
donc porteur de risques. Ce captcha est mis à disposition des acteurs publics.
Nous menons également beaucoup de déclinaisons du
désormais célèbre couple RPA/IA. Robotiser des processus comme le contrôle comptable, c’est augmenter la
productivité, mais aussi accroître la qualité.
Et vis-à-vis des tiers privés ?
AD : Oui, il y a une application mobile Chorus Pro !
Celle-ci permet notamment de suivre l’état du paiement
des factures adressées au secteur public. Faciliter l’accès à nos services est une préoccupation constante, tout
comme celle d’améliorer la qualité des produits et services. PISTE s’inscrit dans la politique générale de mise
à disposition d’API. La centaine d’API référencée permet
de recevoir les vingt millions d’appels par jour. On ne
nous attendait pas forcément à ce niveau. La plateforme
PISTE est ainsi utilisée aussi par la DILA (Direction de
l’information légale et administrative, ex-Journaux officiels et Documentation française) et par le ministère de
la Transition écologique.
Vous avez mis en place un club d'utilisateurs
Chorus Pro. Comment gérez-vous les relations
utilisateurs et pourquoi cette initiative ?
AD : En fait, l’écoute et de l’échange sont dans l’ADN
de l’AIFE. Les utilisateurs sont une préoccupation
constante. Les échanges avec eux sont structurés autour de trois piliers : un portail commun, des instances
d’échanges et une mesure de la satisfaction.
Le portail commun pour Chorus, Diapason, existe depuis 2010. Il a été créé pour la communauté interministérielle. C’est une plateforme d’échange mais aussi
une base de connaissances. Diapason a inspiré, pour
les utilisateurs de Chorus Pro, un portail dédié à cette
communauté pour trouver toutes les informations utiles,
des vidéos de formation, des moyens d’échanges avec
l’AIFE, etc.
Les fondations des instances d’échange ont été
construites à l’époque de Chorus Budgétaire et Comptable : ateliers avec les utilisateurs dans les ministères
pour recueillir les demandes d’évolution et les arbitrer
dans un cycle annuel... La pérennité de ce dispositif
(nous en sommes au douzième cycle) prouve la pertinence de la méthode. Cette approche a inspiré notre modèle d’échanges avec les entreprises, les éditeurs, etc.
pour Chorus Pro, d’où la création d’un club utilisateurs
Chorus Pro à l’automne 2020.
Etre à l’écoute des trois collèges (émetteurs de factures,
éditeurs de logiciels, tiers intermédiaires tels que les
experts-comptables), c’est d’abord réunir une instance
de pilotage avec deux représentants de chaque collège.
Mais c’est aussi mettre en œuvre un réseau de partage
d’expériences et organiser des réflexions communes.
Nous proposons également à certains de tester de nouvelles fonctions en avance. A ce jour, 1 800 membres
appartiennent à ce club utilisateurs. Au-delà du club,
nous mesurons la satisfaction des utilisateurs depuis
2006 via une enquête annuelle réalisée par un institut
d’études externe ; 26 000 utilisateurs y ont répondu en
2020. Nous les interrogeons sur la disponibilité, les délais de réponse, la facilité d’utilisation... Nous analysons
également 12 000 verbatims et nous mettons en place
des améliorations ciblées.
Au-delà des projets déjà évoqués,
avez-vous d'autres perspectives ?
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sur lemondeinformatique.fr]
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