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Addiction
au café
Le manuel statistique des maladies mentales qui
référence les pathologies psychiatriques consacre
deux rubriques à la caféine : l’intoxication et le
syndrome de sevrage, sans ranger la caféine parmi
les produits susceptibles d’engendrer une addiction.
Les
critères
d’intoxication
comprennent
:
une
consommation récente de caféine supérieure à 250
mg ; au moins 5 des signes suivants :
nervosité, excitation, insomnie, visage bouffi, diurèse augmentée, troubles gastrointestinaux, soubresauts musculaires, pensées et discours décousus, tachycardie ou
arythmie cardiaque, périodes d'infatigabilité, agitation psychomotrice. En pratique, les
symptômes les plus courants d’une intoxication à la caféine sont : nausées, vomissements,
maux de tête, palpitations, agitation, anxiété et tremblements.
Dans de rares cas, des complications graves telles que des hallucinations et des
convulsions peuvent survenir. Les symptômes disparaissent en général en 24h et ne
nécessitent pas de soins particuliers.
Le syndrome de sevrage survient après l’arrêt complet ou une forte réduction de
consommation de caféine faisant suite à une période prolongée d’excès. Le diagnostic
comporte au moins trois des symptômes suivants : maux de tête, fatigue marquée ou
somnolence, humeur dépressive ou irritabilité, difficulté à se concentrer et signes pouvant
évoquer la grippe comme des nausées, des vomissements, des douleurs musculaires. Les
maux de tête peuvent être diffus, s’aggraver progressivement et être sensibles aux
mouvements. Les symptômes surviennent en général 12 à 24h après l’arrêt, atteignent leur
maximum 1 à 2 jours après et peuvent durer jusqu’à une dizaine de jours, à l’exception des
maux de tête qui peuvent perdurer pendant 3 semaines.
Pour autant, la caféine ne répond pas à plusieurs critères de l’addiction : elle a peu de
caractère renforçant, c’est à dire que la prise d’une tasse de café n’incite guère à en
reprendre une autre d’où une faible probabilité de perte de contrôle ; le « craving » ou
besoin de caféine n’est jamais extrêmement pressant et incontrôlable ; la consommation de
caféine ne conduit pas à négliger des activités professionnelles, domestiques ou de loisir.
D’autre part, des critères de l’addiction sont non-applicables à la caféine comme la
consommation dans un endroit dangereux et comme la poursuite de la consommation
malgré l’existence d’un problème personnel ou social en lien avec la caféine.
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