Numéro 02 LexMag - Magazine - Page 50
LIFESTYLE
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Portrait
Nous sommes façonnés
par notre environnement.
Notre réalité n'est pas
nécessairement celle
de l'autre.
[S.H] Alors oui, je suis avocate. Oui, j’ai deux
cultures, mais finalement, j’aime même plus
que deux cultures ou deux passions. Ce n’est
pas cela qui me définit vraiment. Je ne suis pas
très à l’aise avec les cases et les étiquettes.
"
En sport-étude, il y avait toutes les confessions,
il y avait toutes les cultures. Toutes les origines
sociales. D’ailleurs, je pense même que le
critère social est beaucoup plus important
parfois que le critère culturel.
des conférences, en levant des fonds. Comme
tu ne connais que la veille tes adversaires et
que je n’avais personne pour les analyser pour
moi, j’ai fait appel à des Indiens qui, grâce à l’IA,
analysaient les matchs et les mouvements des
adversaires et les zones où je devais jouer.
Le matin au réveil, j’avais toutes les données
et je pouvais fixer ma tactique.
Donc oui, j’ai ces deux cultures-là, avec des
divergences majeures sur certains points, mais
aussi des points où on se rassemble. Ce que cela
apprend peut-être, c’est qu’il faut beaucoup
d’ouverture, qu’il ne faut pas mettre les gens
dans des cases. J’essaie toujours de me mettre
à leur place et de comprendre pourquoi ils ont
cheminé de cette manière-là.
[S.J] Il y a des similitudes avec le métier
d’avocats : stratégies, parties adverses…
Nous sommes façonnés par notre
environnement. Notre réalité n’est pas
nécessairement celle de l’autre. À titre
d’exemple, j’ai un questionnaire d’onboarding
pour mes clients. J’ai créé plusieurs
questionnaires à plusieurs étapes de la relation
client, pour savoir s’ils ont des contraintes
personnelles, des horaires auxquelles ils
préfèrent être appelés, de quelle manière
ils préfèrent communiquer, par mail, ou par
téléphone et est-ce qu’ils ont des attentes
particulières vis-à -vis de moi, est-ce qu’ils
préfèrent être tenus régulièrement informés
du suivi du dossier ou au contraire ne pas être
trop souvent sollicités.
[S.H] Oui, le métier d’avocat c’est aussi une
partie de ping-pong. Une nécessité de sans cesse
s’adapter. Et puis, lorsque l’on est sportif de haut
niveau, la zone de confort, c’est très souvent
l’inconfort. Sinon, on n’avance pas, on ne
progresse pas. Il faut aller au-delà, on apprend
jeune que c’est en faisant l’e昀昀ort supplémentaire
que cela devient intéressant, que l’on progresse.
D’ailleurs professionnellement, j’ai le même état
d’esprit que dans le sport : j’ai posé ma plaque
tout de suite. Je savais que cela ne serait pas
facile, mais je l’ai fait. Donc oui, il y a, à mon
sens, beaucoup de similarités : dans le mental, le
rapport à l’e昀昀ort, la capacité à savoir s’entourer
et à prioriser. Je pense également à la gestion du
stress et des émotions qui est primordiale dans
le sport comme dans le métier d’avocat.
[S.J] Et l’après-JO, tu le vois comment ?
[S.H] Oui, je voulais finir à Paris, devant la
famille, les amis… C’est sûr, j’arrête après les
JO et donc je me prépare depuis plusieurs
mois, notamment avec ma psy, docteur en
neurosciences. Vous savez, la fameuse petite
mort dont on entend parler. Je n’ai pas encore
[S.J] Deux cultures, la France et le Cameroun,
deux passions le droit et le sport, deux villes,
Toulon où tu vis et travailles et Lille où tu as
grandi. Tu es riche de cultures et de rencontres,
c’est forcément un atout dans la vie, cela aussi ?
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