Numéro 02 LexMag - Magazine - Page 48
LIFESTYLE
Portrait
première division pro et j’ai suivi mes études
de droit à l’université de Lille 2. Au bout de
deux ans, comme j’arrivais à faire les deux,
j’ai pu réintégrer l’INSEP, mais sans horaires
aménagés.
[Sandrine Jacquemin] Sport ou droit, quelle
passion s’est immiscée en premier dans ta vie ?
[Sarah Hanffou] Le sport, j’ai commencé très
vite, en primaire, grâce à l’école. J’ai intégré
un club à Lille. Cela s’est très bien passé et
je suis partie en Chine à l’âge de 12 ans pour
m’entraîner. À l’époque, la fédération française
avait un partenariat avec une région en Chine,
le Sichuan au sud du plateau du Tibet.
Le rythme était très soutenu, deux
entraînements par jour, les compétitions
internationales, les examens… J’essayais de
m’en sortir, je bossais la nuit jusqu’à 2 heures
du matin. J’ai tenu un an et demi comme cela…
et j’ai craqué juste avant les qualifs pour les
jeux de Pékin. C’est à ce moment-là que j’ai
arrêté l’équipe de France.
Nous étions les premiers à tester. Il y a eu un
premier stage d’un mois, puis la possibilité
d’e昀昀ectuer deux stages de six mois (vingtquatre heures d’entraînement/semaine).
J’ai pu réaliser le premier stage de six mois.
Ma mère est venue me récupérer en Chine
à l’issue du premier stage de six mois pour
que je retourne rapidement à l’école (rires)
ensuite, j’ai réintégré mon club à Lille, puis le
CREPS de Wattignies et enfin l’INSEP.
Ensuite, je suis retournée dans un club pro et
cela a été beaucoup plus simple parce que j’ai
pu aménager mes horaires. J’ai même pu faire
un Erasmus en Angleterre.
[S.J] Est-ce que tu te sens différente par rapport
à un « avocat traditionnel » qui n’aurait pas ce
parcours sportif ?
[S.J] Et le droit, comment est-il venu ?
[S.H] Je ne sais pas, je rencontre toujours des
difficultés à me comparer aux autres, parce
que l’on ne sait pas ce que les autres vivent.
À titre d’exemple, je n’ai pas d’enfant. Lorsque
je vois les confrères qui ont des enfants, je me
dis que cela est également un défi de trouver
l’équilibre pour être présent et disponible pour
les enfants avec l’intensité de notre profession.
[S.H] Je n’ai pas eu de révélation, mais j’ai
toujours voulu étudier le droit, cela s’est fait
assez naturellement. Mais l’envie d’essayer
de faire bouger les lignes, de se sentir utile et
la stimulation intellectuelle ont sans aucun
doute été moteurs.
[S.J] As-tu réussi à avoir des aménagements pour
mener de front les deux ?
Ce qui est sûr, c’est que je me rends compte
que j’exerce di昀昀éremment, que j’ai un rapport
à la profession di昀昀érente. Cela vient, je pense,
nécessairement du sport et aussi du fait que j’ai
fait l’armée. L’armée et le sport m’ont appris la
rigueur, la discipline et la nécessité de mettre
en place des systèmes, des habitudes pour
atteindre ses objectifs.
[S.H] J’ai passé le bac à l’INSEP où tout est
très bien aménagé jusqu’au bac. À 18 ans,
l’équipe de France m’a demandé de choisir
entre mes études et le sport : soit je faisais
une filière classique proposée à l’INSEP
(diplôme d’entraîneur, STAPS, etc.) soit je
quittais l’INSEP. J’ai quitté l’INSEP et suis
rentrée chez moi à Lille. Je jouais toujours en
48